Voiture électrique : un entretien plus simple et moins coûteux
L’un des principaux avantages de la voiture électrique est son entretien beaucoup moins contraignant par rapport à une voiture à essence. Une voiture électrique est composée d’une dizaine de pièces détachées, tandis qu’une voiture à essence en compte environ un millier. De plus, elle n’a pas de moteur à combustion, de boîte de vitesse, de courroie de distribution, de bougies ou de filtre à huile. Elle ne nécessite donc pas de vidange ni de remplacement de ces pièces d’usure.
Les seuls éléments à entretenir sur une voiture électrique sont les pneumatiques, les plaquettes et les disques de frein, les essuie-glaces et le lave-glace. Cependant, même ces pièces sont plus durables sur une voiture électrique, car elle utilise un système de récupération d’énergie au freinage qui soulage les plaquettes. De plus, la révision d’une voiture électrique peut être effectuée tous les 30 000 km, contre 15 000 à 20 000 km pour une voiture à essence.
Selon une étude menée par des organismes américains, le coût d’entretien d’une voiture électrique serait inférieur de 35 % par rapport à une voiture à essence équivalente. Après cinq ans d’utilisation, le budget annuel d’entretien d’un véhicule électrique est estimé à 800 €, contre 1 000 € à 1 600 € pour une voiture à essence. Au cours de la durée de vie totale d’un véhicule électrique, les conducteurs pourraient réaliser des économies moyennes allant jusqu’à 4 000 €.
Un coût d’achat bien plus élevé
Cependant, si l’entretien d’une voiture électrique est moins coûteux, son coût d’achat reste plus élevé que celui d’une voiture à essence. En effet, la batterie qui stocke l’électricité et alimente le moteur représente une part importante du prix du véhicule. Selon le comparateur automobile Caroom, le prix moyen d’une voiture électrique neuve en France était de 38 500 € en 2020, contre 23 500 € pour une voiture à essence.
Pour réduire cet écart, les pouvoirs publics ont mis en place des aides financières pour encourager l’achat de voitures électriques. Le bonus écologique et la prime à la conversion sont cumulables et peuvent donc réduire le coût d’achat d’une voiture électrique de plusieurs milliers d’euros.
Selon France Stratégie, le surcoût d’une voiture électrique est en moyenne de 16 000 euros par rapport à son équivalent à essence. Cet écart peut être réduit à 7 000 euros si toutes les aides sont cumulées.
Des économies de carburant
L’autre avantage de la voiture électrique est sa consommation de carburant moindre par rapport à une voiture à essence. Actuellement, l’électricité est moins chère que l’essence ou le diesel à la pompe. Selon le site Automobile Propre, le coût moyen d’un plein d’électricité pour une voiture électrique est de 3 € pour 100 km, contre 9 € pour une voiture à essence et 7 € pour une voiture diesel.
Toutefois, il est important de prendre en compte le coût de la recharge à domicile ou sur les bornes publiques. En effet, la plupart des automobilistes rechargent leur voiture électrique chez eux ou sur leur lieu de travail. Le coût de la recharge dépend alors du prix du kWh pratiqué par le fournisseur d’électricité et du type d’abonnement souscrit. Selon le comparateur Selectra, le coût moyen de la recharge à domicile est de 2 € pour 100 km avec un abonnement classique et de 1 € avec un abonnement heures creuses.
Sur les bornes publiques, le coût de la recharge varie selon le type de borne (rapide ou normale), le réseau auquel elle appartient (Izivia, Ionity, etc.) et le mode de paiement (abonnement ou sans abonnement). Toujours selon Automobile Propre, le coût moyen de la recharge sur une borne publique est de 4 € pour 100 km avec un abonnement et de 6 € sans abonnement.
En moyenne, on peut donc estimer que le coût du “carburant” pour une voiture électrique est deux à trois fois moins élevé que pour une voiture à essence. Sur une distance annuelle moyenne parcourue par un conducteur français (13 000 km), cela représente une économie annuelle allant de 520 € à 780 €.
La voiture électrique, pas encore pour tout le monde ?
Alors, est-ce que la voiture électrique coûte réellement moins cher à l’usage qu’une voiture à essence ? En théorie, oui, mais la réponse n’est pas si simple.
Le coût réel d’une voiture électrique doit prendre en compte plusieurs paramètres : le coût d’achat, le coût d’entretien, le coût du carburant, mais aussi la durée de vie du véhicule et sa valeur résiduelle.
Selon une étude menée par UFC-Que Choisir en novembre 2020, la rentabilité d’une voiture électrique par rapport à une voiture à essence dépend du type d’utilisation que l’on en fait.
Pour une utilisation urbaine (10 000 km par an), il faudrait attendre huit ans pour amortir le surcoût à l’achat d’une voiture électrique. Pour une utilisation mixte (20 000 km par an), il faudrait attendre quatre ans. Pour une utilisation routière (30 000 km par an), il faudrait attendre trois ans.
Cependant, ces chiffres sont basés sur des hypothèses qui peuvent varier en fonction des circonstances : le prix du carburant, le prix du kWh, le bonus écologique, la prime à la conversion, etc. Or, ces paramètres fluctuent considérablement dans le temps. Par exemple, l’État a récemment réduit le montant maximum du bonus écologique et le coût de l’électricité a augmenté de 15% (jusqu’à présent).
Il est donc important de faire ses propres calculs en fonction de sa situation personnelle pour déterminer si la voiture électrique est plus avantageuse sur le plan financier.
Néanmoins, il convient de souligner que le choix d’un véhicule électrique ne se résume pas seulement à un aspect financier. La transition vers de nouveaux modes de transport fait partie d’un projet plus global visant à réduire l’impact des transports sur l’environnement. L’Europe a d’ailleurs voté l’interdiction de la vente de véhicules neufs à essence d’ici 2035.
De plus, selon le cabinet BloombergNEF, le prix des batteries devrait diminuer de 58% d’ici 2030, ce qui rendra les voitures électriques plus abordables. Dans le même temps, le développement des infrastructures de recharge et l’amélioration de l’autonomie des véhicules devraient lever les principaux obstacles à leur adoption.
La voiture électrique est donc en marche… mais n’est pas encore arrivée à destination.