“L’état actuel des traitements contre le cancer est incroyable”, a déclaré le professeur David Khayat, oncologue et fondateur de l’Institut national du cancer, lors d’une interview sur BFMTV. Ses propos font écho aux avancées présentées lors du congrès annuel de l’American Society of Clinical Oncology (ASCO) qui s’est tenu récemment à Chicago, réunissant des chercheurs et oncologues du monde entier.
Des essais thérapeutiques menés par le laboratoire français Transgene ont donné des résultats encourageants. En utilisant un vaccin personnalisé, aucun des 16 patients traités n’a rechuté plus de 10 mois après l’injection. Cette approche innovante consiste à stimuler le système immunitaire du patient pour combattre la tumeur. Une avancée considérable selon Iris Pauporté, directrice de la recherche et de l’innovation à la Ligue contre le cancer.
D’autres vaccins sont également en cours de développement, comme celui présenté par le laboratoire allemand BioNTech dans la revue Nature. Ce vaccin à ARN messager, similaire à ceux utilisés contre le Covid-19, vise à lutter contre le cancer du pancréas. Sur les 16 patients étudiés, la moitié a développé des cellules capables de détruire le cancer.
Une autre avancée prometteuse concerne les cancers des poumons. Une étude clinique a démontré que l’administration quotidienne d’un comprimé, en complément de la chimiothérapie, réduisait de moitié la mortalité des patients opérables après cinq ans.
Ces progrès notables sont le fruit de décennies de recherche. La constitution d’un catalogue précis des tumeurs et la connaissance accrue des médicaments permettent désormais de les utiliser à des stades précoces, marquant ainsi une avancée majeure.
Selon les chiffres de l’Institut national du cancer, 6 patients sur 10 guérissent aujourd’hui d’un cancer, contre 5 sur 10 dans les années 2010 et 3 sur 10 à la fin du XXe siècle. Ce taux devrait continuer à augmenter dans les années à venir, malgré le vieillissement de la population et le risque accru de développer plusieurs cancers au cours de sa vie.
Cependant, ces avancées rencontrent également des obstacles. Les traitements actuels sont souvent spécifiques à certains types de tumeurs et ne peuvent être généralisés à tous les patients atteints de cancer. Par exemple, le médicament développé par AstraZeneca contre le cancer des poumons ne concerne que 10% des cas, soit environ 1500 patients en France.
De plus, le coût de ces traitements pose un défi important, notamment en ce qui concerne les vaccins personnalisés utilisant l’intelligence artificielle. Selon Éric Solary, le coût de ces traitements sera une question politique et sociale cruciale. Malgré les avancées de la recherche, il est essentiel de préserver le système de santé pour les rendre accessibles à tous.
En conclusion, les progrès récents dans la recherche contre le cancer sont source d’optimisme. Les avancées thérapeutiques, combinées à une meilleure connaissance des cancers, permettent d’améliorer significativement les taux de guérison. Cependant, il reste des défis à relever, notamment en termes de généralisation des traitements et de leur coût. Il est crucial de poursuivre les efforts de recherche et de soutenir le système de santé pour offrir à tous les patients atteints de cancer les meilleures chances de guérison.