Valboval, producteur ch’ti de granulé de bois

Valboval, producteur ch’ti de granulé de bois

Informations clés – Producteur de granulés de bois – Capacité : 20 000 tonnes /an – Mise en service en 2009.

De la région de Valenciennes dans le nord de la France, tout le monde connait le patrimoine minier, la métallurgie, la Toyota Yaris, Jean-Louis Borloo, l’usine de trains Bombardier, la bière de Jenlain mais peu de monde connaît sa production de granulés de bois !

Historique de l’entreprise

La société Valboval, littéralement « Valorisation de bois à Valenciennes » a été créée en 2009 sur la commune d’Artres, à moins de 10 km de Valenciennes, par deux entrepreneurs de la région : Sébastien Jacq et Dominique Gorisse. L’entreprise a commencé à produire en 2010, mais un sinistre important en 2011, suivi d’une longue période sans pouvoir produire, les a amené en 2013 à ouvrir leur capital.

Le groupe AQUA a recapitalisé l’entreprise à hauteur de 500 k€, alors que le capital d’origine était de 200 k€. AQUA est fortement engagé dans la biomasse et les énergies renouvelables au travers de plusieurs entreprises comme Holding Verte (biogaz), Métropole Biomass Energy (bois-energie), Dusart (élagage), Barbet (élagage), et Francénergies (efficacité énergétique).

Des synergies d’approvisionnement et de marchés existent entre Valboval, MBE (fournisseur de bois-énergie), Dusart ainsi que Barbet (élagage et débroussaillage) qui sont présentes toutes les quatre sur le marché du bois-énergie au nord de Paris. Ces synergies existent également avec les deux actionnaires historiques, tous deux paysagistes et pourvoyeurs de bois, Sébastien Jacq gérant de la Sas Barbet à Lieu-Saint-Amand et Dominique Gorisse gérant de la Sarl Forêts & Paysages à Beaufort-59.

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Un contexte commercial complexe pour le granulé de bois

Habituellement en France, pour un producteur de granulés de bois, la stratégie de marché est de se concentrer sur le marché du granulé domestique avec le sac via les circuits de distribution en magasins et avec le vrac via les distributeurs d’énergie à domicile. Le marché des plus grosses puissances est habituellement abordé dans un second temps car moins rémunérateur ; il permet d’écouler du granulé de qualité industrielle.

Dans le Nord-Pas-de-Calais, il y a trois obstacles majeurs à cette stratégie commerciale classique : il y a peu de matière première car seulement 7% de forêts en région, donc peu de chance de pouvoir produire beaucoup et donc moins cher; il existe de nombreux ports de dimension internationale tous proches (Dunkerque, Zeebruges, Gand, Anvers, Rotterdam, Rouen et Le Havre) où les granulés d’importation alimentent facilement les ensacheurs euro-régionaux et les distributeurs de vrac ; et enfin, il y a juste à côté, des producteurs belges dont le marché national est si réjouissant qu’ils traversent l’ancienne frontière tous les jours.

À côté de ces handicaps, il y a fort heureusement quelques atouts : la plus forte densité de population parmi les provinces françaises avec 4 millions d’habitants et 325 hab/km², donc un marché très concentré ; une très forte densité de collectivités (1500 communes sur les deux départements) et d’entreprises potentiellement consommatrices de granulés. Le marché régional est ainsi estimé actuellement à 100 000 tonnes par an.

Considérant le peu de ressource disponible et considérant les potentiels du marché, le projet Valboval a été dimensionné de façon raisonnable (20 000 tonnes de capacité) et s’appuie depuis l’origine sur un double marché industriel-collectif et domestique. Sa zone de chalandise se situe dans un rayon de 200 km autour de l’usine. Il joue la carte du terroir et de la proximité, avec un granulé de qualité, produit dans le nord par des gens de la région.

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Ce positionnement répond à la fois à l’équation de la ressource et à un marché comptant une part relative plus élevée qu’ailleurs en France de chaufferies de moyennes puissances. Valboval livre ainsi des communes, des réseaux de chaleur, des entreprises, mais aussi bon de nombre de particuliers, d’artisans boulangers ou de pizzerias au travers d’un réseau de distributeurs locaux.

Les approvisionnements se montent aujourd’hui à 25 000 tonnes : 70% de sciure pour les granulés domestiques (certifiés DIN +) et 30% de plaquettes d’élagage pour les granulés industriels.

Un outil de production qui va évoluer

Actuellement, l’usine est implantée dans les entrepôts de l’ancienne gare d’Artres. Les bâtiments de la fin du 19ème siècle avaient précédemment hébergé une coopérative agricole.

L’usine est équipée d’une ligne de séchage au gaz avec un séchoir ESI de 3000 litres/h d’évaporation. Les équipements de manutention avaient été installés par l’entreprise Segem. Toute la ligne de broyage, affinage, granulation et tamisage a été fournie par CPM et installée par ESI-Agro (4 tonnes/h de capacité). Les aspirations et filtrations ont été réalisées par Cattin Filtration. La chaine de production se termine par deux ensacheuses et un palettiseur Fischbein. Quatre personnes la font fonctionner en 2 x 8h.

Dans sa démarche commerciale « sac », Valboval a fait le pari de proposer un produit de qualité certifié Din+, emballé dans un sac papier pour se démarquer d’une concurrence très abondante mais exclusivement présente en sac plastique. Plus écologique, le papier permet aussi une personnalisation intéressante avec une fenêtre transparente, une poignée de manipulation, et de manière innovante avec une prédécoupe, facilitant l’ouverture du sac et la mise en place d’un bec verseur. Dernier atout de ce sac, il est produit localement, à 20 km seulement de l’usine, côté belge, mais dans la région, il y a bien longtemps qu’il n’y a plus de frontière !

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Avec une production de 12 000 tonnes par an ces dernières années, le site a rempli son usage. Mais avec le retour des perspectives, l’entreprise a prévu de déménager sur un site à quelques km de là, où elle trouvera tout d’abord plus de place, mais aussi un accès possible à la voie d’eau, et surtout une énergie de séchage compétitive : celle de l’usine d’incinération de Douchy-les-Mines qui brûle les ordures ménagères résiduelles de 300 000 habitants.

Cette manière de travailler permettra à l’entreprise de maintenir une certaine compétitivité. Car de l’énergie de séchage renouvelable, tout comme la matière première des granulés, n’est pas aisée à trouver dans la région à des prix attractifs. En 2017, Valboval devrait ainsi prendre un nouveau départ sur des bases techniques et économiques plus solides, et renforcer sa position de principal producteur de granulés ch’ti.