Le réseau de santé au Québec est vaste et complexe. Malgré la compétence des professionnels et la qualité des soins, la coordination entre les différents acteurs reste un défi majeur. Cependant, pour mieux traiter les maladies chroniques et améliorer la prise en charge des patients, une organisation “par processus” a été mise en place. Cette approche transversale vise à offrir des soins plus fluides et mieux coordonnés. Toutefois, il reste encore beaucoup de travail à faire. Voici un état des lieux.
Les trajectoires de soins : la clé du succès
La réussite de la gestion des soins par processus repose sur quelques conditions essentielles qui peuvent remettre en question les pratiques établies.
1- Placer le patient au centre du processus
Si le patient est déjà au cœur de l’activité clinique individuelle, les trajectoires de soins visent à coordonner les efforts de tous les intervenants autour des besoins et du bien-être du patient. Pour y parvenir, il est nécessaire de mieux concevoir et planifier les services pour éviter les longues attentes. Un dossier partagé pourrait ainsi éviter au patient de répéter son historique médical à chaque intervention. Il est également important de mettre fin aux duplications inutiles de services et aux réévaluations constantes de l’état de santé du patient.
2- Favoriser une compréhension commune du processus
Les différents acteurs cliniques ont souvent des compétences spécifiques, mais ils ne comprennent pas toujours le processus global auquel ils contribuent. Une équipe bien coordonnée et informée de l’exécution d’un processus de soins permet à chacun de connaître la contribution attendue des autres intervenants. Cette compréhension partagée améliore l’efficacité, la valeur et la pertinence du travail de tous les professionnels impliqués.
3- Mise en place de mécanismes de coordination
En 2015, une fusion d’établissements de santé a été réalisée pour améliorer la coordination et la performance du réseau. Cependant, cette concentration n’a pas eu l’effet escompté. Peu de mécanismes formels de collaboration ont été mis en place pour pallier la complexité du système. Pour rendre les processus de soins plus collaboratifs, il est essentiel d’avoir une plateforme de partage d’information, de formaliser et de normaliser les rapports entre les intervenants, et de standardiser les pratiques pour accroître la fiabilité des mesures de performance. Bien que cela puisse être perçu comme une ingérence dans l’autonomie des cliniciens, la cohérence des soins en dépend.
En conclusion, la gestion transversale des soins de santé est un défi majeur au Québec. Pour améliorer la coordination entre les différents acteurs, il est crucial de placer le patient au centre du processus, d’encourager une compréhension commune du processus et de mettre en place des mécanismes de coordination efficaces. En travaillant ensemble, nous pourrons offrir des soins de meilleure qualité et plus cohérents pour tous les patients.