En 2020, l’ONU a révélé qu’environ 16% des personnes dans le monde ignoraient qu’elles étaient porteuses du virus VIH. Un chiffre alarmant qui pourrait être réduit grâce à un geste simple : le dépistage. Souvent considéré comme “stressant” ou “terrifiant”, le dépistage est maintenant facilement accessible et permet d’obtenir rapidement un résultat fiable, notamment grâce aux autotests disponibles en pharmacie. De plus, un dépistage précoce garantit une meilleure prise en charge des personnes infectées et limite la propagation du virus.
Pourquoi est-il important de se faire dépister ?
Le dépistage est le seul moyen efficace de savoir si vous êtes infecté par le VIH ou une autre infection sexuellement transmissible (IST). Il peut ne pas y avoir de symptômes ou de signes extérieurs visibles. Le dépistage permet de prendre en charge les personnes infectées et de commencer un traitement qui empêche l’évolution et la transmission du VIH. Après une prise de risque, il est conseillé de se faire dépister rapidement, car le virus peut évoluer vers le stade du sida. Une personne dépistée tôt et sous traitement efficace a la même espérance de vie qu’une personne séronégative.
À quel moment se faire dépister ?
Plusieurs situations peuvent vous amener à vous faire dépister :
- Pour faire le point sur votre situation, surtout si vous ne vous êtes jamais fait dépister.
- Au début d’une nouvelle relation, en particulier si vous envisagez d’arrêter d’utiliser des préservatifs avec votre partenaire.
- Après une prise de risque, comme un rapport non protégé, une rupture de préservatif, ou le partage d’une seringue ou d’un matériel en contact avec du sang potentiellement infecté.
- Lorsque vous envisagez une grossesse.
Un certain délai est nécessaire pour que le dépistage puisse détecter une infection. Selon les tests, il faut attendre plusieurs semaines ou plusieurs mois avant de pouvoir se faire dépister. Pendant cette période, il est important de se protéger avec un préservatif lors des rapports pour éviter la propagation de l’infection. En effet, les premières semaines après la contamination, la charge virale est très élevée, augmentant ainsi le risque de transmission du VIH.
Quel test de dépistage choisir ?
Plusieurs tests sont possibles pour se faire dépister du VIH :
La prise de sang : le test classique
Ce test, appelé Elisa, consiste à rechercher la présence d’anticorps anti-VIH-1 et anti-VIH-2 dans le sang, signes de l’infection. Il est totalement fiable s’il est réalisé au moins six semaines après la dernière prise de risque. Dans certains cas, le délai peut être raccourci à 3 semaines, mais le degré de certitude du test est moindre et il doit être renouvelé après 6 semaines pour un résultat fiable. Après la prise de sang, il faut généralement attendre quelques jours pour obtenir les résultats.
Le TROD pour un résultat rapide
Pour un résultat plus rapide, en seulement quelques minutes, il existe les TROD (Tests rapides d’orientation diagnostique). Ils consistent en un prélèvement sanguin au bout du doigt réalisé dans certains centres habilités ou associations de lutte contre le VIH. Un délai de 3 mois (12 semaines) doit s’écouler depuis la dernière prise de risque. Si le test rapide est positif, il doit être confirmé par un test de dépistage classique du VIH (par prise de sang). S’il est négatif, son résultat est fiable et il n’est pas nécessaire de réaliser un autre test.
L’autotest pour un premier diagnostic discret
L’autotest est un test rapide qui permet de se tester soi-même à l’aide d’une goutte de sang. Il fournit un résultat en quelques minutes, facile à lire, sans avoir besoin de l’aide d’un professionnel de santé. Ces tests sont disponibles en vente libre en pharmacie. Ils sont conçus pour apporter un résultat fiable, à condition que la dernière prise de risque remonte à plus de 3 mois (12 semaines). Seuls les autotests disposant d’un marquage CE sont conformes à la réglementation européenne et reconnus officiellement comme des tests de dépistage efficaces du VIH. En cas de résultat positif, il est nécessaire de réaliser un test classique (prise de sang) pour confirmer le diagnostic. À l’inverse, si le test indique un résultat négatif, cela ne nécessite pas de confirmation.
Le dépistage du VIH est-il gratuit ?
En France, le dépistage de l’infection par le VIH est disponible gratuitement sous certaines conditions :
- Le test Elisa (prise de sang) est 100% remboursé par l’Assurance Maladie lorsqu’il est réalisé en laboratoire sur prescription médicale. Il est gratuit dans les Centres gratuits d’information, de dépistage et de diagnostic (CeGIDD).
- Le TROD peut être proposé gratuitement dans les CeGIDD et dans certaines associations de lutte contre le VIH habilitées par les agences régionales de santé. L’Assurance Maladie en assure le financement.
- Les autotests ne sont pas remboursés. Ils sont à la charge du patient et disponibles en pharmacie. Certaines associations de lutte contre le VIH peuvent, dans certains cas, en remettre gratuitement.
Résultat du test : comment réagir ?
Résultat négatif :
Un résultat négatif signifie que vous n’êtes pas infecté par le VIH. Cependant, cela ne vous immunise pas pour autant. Si vous avez pris des risques, il est important de continuer à vous protéger en cas de pratiques à risques.
Résultat positif :
L’annonce d’un résultat positif est un moment difficile. Si vous avez effectué un test rapide ou un autotest, assurez-vous de confirmer le diagnostic en réalisant un test traditionnel (prise de sang). Recevoir du soutien et parler avec des personnes de confiance peut aider. Si vous ne savez pas à qui vous adresser, contactez une association de lutte contre le VIH pour mieux gérer l’annonce du résultat et recevoir des conseils avisés. Sans attendre, contactez un médecin afin de commencer un traitement le plus rapidement possible. Une prise en charge rapide prévient l’évolution de l’infection vers le stade du sida et limite les risques de propagation. Une fois le traitement commencé, prenez-le sans interruption et suivez scrupuleusement les indications de votre médecin. Les traitements actuels sont efficaces et ont permis d’améliorer grandement la qualité de vie des personnes atteintes.
Et pour les autres IST ?
Lors de la prise de sang, d’autres infections sexuellement transmissibles sont également recherchées à partir du même échantillon de sang, notamment l’hépatite B. Si le test est positif, il est conseillé de consulter rapidement un médecin pour être pris en charge le plus tôt possible. En revanche, il faut savoir que d’autres IST ne sont pas détectées par ces tests. Il est donc nécessaire de réaliser des examens complémentaires, tels qu’un frottis ou un test urinaire. En cas de prise de risque ou de signes évocateurs d’une IST au niveau des organes génitaux (démangeaisons, brûlures, petits boutons, rougeurs, etc.), il est conseillé de consulter un médecin pour connaître l’ensemble des dépistages à effectuer en plus du test du VIH. Les délais d’attente varient d’une IST à l’autre pour un dépistage fiable.
Ce qu’il faut retenir
Le dépistage est le seul moyen efficace de savoir si vous êtes infecté par le VIH. Il peut être réalisé par une prise de sang, mais deux autres tests rapides peuvent être envisagés dans un premier temps : le TROD et l’autotest. Pour que le dépistage soit fiable, il est nécessaire d’attendre un certain délai après la dernière prise de risque (6 semaines pour la prise de sang et 12 semaines pour le TROD et l’autotest). Pendant cette période, il est important de se protéger avec un préservatif lors des rapports afin d’éviter la propagation de l’infection. En cas de résultat positif, il est essentiel de contacter un médecin rapidement pour bénéficier d’une prise en charge adéquate. Rappelez-vous que les personnes dépistées tôt et sous traitement efficace ont une espérance de vie similaire à celle des personnes séronégatives.