Vivre sans mutuelle, une décision à risque ?

Vivre sans mutuelle, une décision à risque ?

Est-il vraiment judicieux de renoncer à une mutuelle ?

À l’âge de 61 ans, Catherine Jaunet ne manque jamais une occasion de faire de l’exercice. Que ce soit en marchant le long du Rhône ou en pédalant, elle reste active au quotidien. “Je suis une passionnée de sport, c’est une philosophie de vie pour moi. Je fais beaucoup de vélo, de randonnées et de marche à pied. De plus, en tant que kinésithérapeute, je suis déjà très active dans ma profession. Je passe mon temps à me lever, m’asseoir, me remettre debout… Je suis constamment à la recherche d’un mode de vie sain et préventif”, explique-t-elle.

548 euros par an pour seulement 100 euros de frais

Une hygiène de vie saine passe également par une alimentation équilibrée. Catherine a pris une décision étonnante il y a 10 ans : elle a décidé de renoncer à sa mutuelle. À l’époque, son contrat lui coûtait 548 euros par an, mais elle a fait le calcul. “J’ai décidé de résilier ma mutuelle car j’ai réalisé que je ne dépensais pas l’argent que je donnais, étant donné que mes frais de santé sont minimes. J’ai seulement 100 à 150 euros de frais annuels… Il n’était donc pas intéressant de continuer avec ce contrat. C’est un choix délibéré”, commente Catherine Jaunet.

Prévoir pour l’imprévu

Ce choix n’empêche pas Catherine de consulter régulièrement son médecin traitant ou son dentiste. Elle ne manque aucune des dépistages proposés par l’Assurance maladie tels que ceux concernant le cancer du sein ou du col de l’utérus. De plus, Catherine a prévu pour l’imprévu. “Je sais que cela peut arriver, qu’il peut y avoir un accident, que quelqu’un me renverse ou un délit de fuite après un accident de voiture… J’ai mis de l’argent de côté depuis le début. J’ai 20 000 euros qui pourraient être disponibles immédiatement”, confie Catherine Jaunet.

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En France, environ 5 % de la population n’a pas de complémentaire santé. Parmi eux, certains renoncent faute de moyens financiers, comme les chômeurs, les étudiants ou les retraités. Mais pour d’autres, comme Catherine, c’est une décision bien réfléchie.

Un pari risqué ?

“Le risque le plus important que nous pouvons identifier, même si vous jouissez d’une parfaite santé, que vous n’avez aucun problème de santé et que vous ne consultez jamais de médecin, c’est l’hospitalisation”, prévient Féreuze Aziza, chargée de mission à l’Assurance maladie à France Assos Santé. “Il est important de savoir que certaines journées d’hospitalisation peuvent coûter entre 3 000 et 4 000 euros par jour. Imaginez donc les coûts engendrés si vous devez être hospitalisé plusieurs jours”, ajoute-t-elle.

Dans certains cas, l’Assurance maladie prend en charge à 100 % les frais d’hospitalisation : si celle-ci dure plus de 30 jours, si elle est liée à une Affection de Longue Durée telle qu’un cancer ou un AVC, ou encore en cas d’accident du travail. Dans les autres cas, l’Assurance maladie ne rembourse les frais qu’à hauteur de 80 %.

Attention au délai d’attente

Sans mutuelle, les 20 % restants sont à votre charge. Souscrire une mutuelle à la dernière minute peut s’avérer risqué. “Le jour où vous êtes hospitalisé, il est difficile de trouver une complémentaire santé qui vous couvrira dès le premier jour de votre hospitalisation. Souvent, il y a un délai d’attente d’un mois… C’est le principe d’une assurance : s’assurer contre un risque qui peut survenir à n’importe quel moment”, précise Féreuze Aziza.

Lors de la souscription d’une mutuelle, le délai d’attente, pendant lequel certains soins ne sont pas remboursés, varie d’un mois à un an. Il peut s’appliquer à l’hospitalisation, mais également à l’optique, aux soins dentaires et aux frais liés à la maternité. Il est donc essentiel de se renseigner attentivement en amont.

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