Voiture d’occasion : Comment estimer sa vraie valeur ?

Voiture plus cotée : comment définir sa vraie valeur, surtout aujourd'hui ?

Globalement, on disait jusqu’à il y a quelques années qu’une voiture n’était plus cotée lorsqu’elle avait plus de 10/12 ans. Nos confrères de L’argus remontaient, quant à eux, sur 14 ans de cotation. Mais cela ne veut certainement pas dire qu’au-delà, votre auto ne vaut plus un radis, et qu’il faut la mettre à la casse ! Les sites d’annonces regorgent de voitures de plus de 15 ans. Elles représentent 3 % des annonces sur La Centrale, qui est un site où une majorité des vendeurs sont des pros (donc qui vendent des voitures plus récentes) mais sur leboncoin, elles sont plus de 15 %, soit plus de 115 000 autos ! Et elles valent de l’argent, parfois encore beaucoup. Une auto de forte valeur lorsqu’elle était neuve peut encore valoir des milliers, voire plus d’une dizaine de milliers d’euros, même après sa décade et demie de bons et loyaux services. Comment alors, lorsque vous souhaitez la revendre, estimer le plus finement possible sa vraie valeur ?

Nous ne parlons là que des véhicules dits “classiques”, pas des véhicules de collection, ou des “youngtimers”, qui sont des catégories bien à part, où les valeurs peuvent grimper très haut.

Mais même une voiture abordable en neuf garde une certaine valeur. Ne vous laissez pas impressionner par les “pros”, qui vous diront qu’ils veulent bien vous “débarrasser” de votre voiture, ou la reprennent contre une bouchée de pain. Eux sauront très bien ensuite la revendre à sa vraie valeur. Ce que vous pouvez bien faire par vous-même, évidemment !

De plus, la période actuelle, avec d’un côté une pénurie de voitures neuves qui a pour conséquence un boom du marché de l’occasion, et donc une augmentation des prix, et de l’autre côté la mise en place progressive de restrictions de circulation, qui rendent certaines autos intéressantes (les Crit’Air 1 et 2) et d’autres moins (les Crit’Air 3 et plus), rebat les cartes et rend encore plus difficile la définition d’une valeur.

Avant toute chose, il faut savoir que la cote d’une voiture d’occasion dépend de nombreux facteurs. Il y a bien sûr la dépréciation mathématique, qui est une base, mais pas seulement. Il faut aussi tenir compte bien sûr du kilométrage, de l’équipement, de la cote d’amour du modèle sur le marché, ou au contraire du dédain des acheteurs. Mais également des entretiens et remplacements de pièces qui ont été effectués de façon récente. Et donc, en plus aujourd’hui, la vignette Crit’Air affichée.

Il existe plusieurs sites internet de cotation (lacentrale.fr, largus.fr, autoplus.fr, coteautogratuite.com, vendezvotrevoiture.fr, etc.). Beaucoup sont gratuits, d’autres monnayent leurs services. Et certains s’arrêtent à 10 ans de cotations quand d’autres vont plus loin.

Cela peut aider, il est vrai, mais on trouve des différences, parfois notables entre les cotations. Certaines sont manifestement surévaluées, d’autres clairement trop faibles (L’Argus par exemple, qui donne une cote de rachat par un professionnel, pas une cote de marché).

La décote “mathématique” : un simple point de départ

Traditionnellement, on considère qu’en moyenne, une voiture de marque “généraliste” décote de 25 % la première année, puis de 18 % la deuxième, 15 % la troisième et 12 % la quatrième. Ensuite, on considère qu’elle va perdre 10 % supplémentaires chaque année. À ce rythme, si l’on compte bien, une voiture de 10 ans aura perdu 75,5 % de sa valeur. Elle en garde donc encore beaucoup ! Plus concrètement, une voiture coûtant 20 000 € neuve aura une valeur résiduelle théorique de 5 000 €. À 15 ans, elle vaudra encore 2 900 €, environ.

Aujourd’hui, avec le regain d’intérêt du marché de l’occasion, ces décotes sont un peu plus faibles, mais aussi, à cause de la vignette écologique Crit’Air, moins linéaires. De ce que l’on a pu observer en 2021, la décote de première année tombe à même pas 20 %, et 15 % la deuxième. Avec même, pour les modèles les plus demandés dont les délais de livraison sont très longs, des prix en occasion très proches du prix du neuf (parfois – 6 à – 8 % seulement pour des voitures de 6/8 mois. Et c’est encore pire pour les modèles premiums. Mais revenons à la théorie.

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Voiture plus cotée

Le kilométrage moyen retenu (celui qui n’influence pas la cote) est différent selon les organismes. Mais nous conseillons de retenir pour notre part 10 000 km annuels pour les citadines essence (15 000 pour les diesels), 13 000 km pour les compactes, monospaces compacts, SUV compacts essence (17 000 km pour les diesels) et 16 000 km pour les familiales, grands monospaces, gros SUV et grands breaks essence (20 000 km pour les diesels).

Cette décote mathématique est influencée par l’image de marque du constructeur, ou du modèle. Ainsi, une BMW ou une Audi va décoter plus lentement, quand une grande routière française ou italienne va se déprécier bien plus vite encore.

À l’époque de la Vel Satis, on observait pour cette dernière une chute de plus de 30 % la première année, 20 % la deuxième et la troisième, par exemple. Avec des voitures qui au bout de 10 ans, ne valent plus que 10 à 15 % de leur prix neuf, si ce n’est moins. Pareil pour une Citroën C6 ou une Alfa Romeo 166…

Par contre une BMW Série 3, une Mini ou une Mercedes Classe E vont plutôt voir leur prix fondre de seulement – 18 % la première année (et encore…), – 15 % la deuxième et la troisième, puis – 12 %, etc. Avec une valeur résiduelle au bout de 10 ans de plus de 30 % pour certaines. À ne pas généraliser toutefois. C’est au cas par cas, mais les modèles premium suivent en général ce schéma.

À l’opposé, les modèles low cost aussi. Les Dacia perdent très peu de valeur la première année, et les suivantes aussi.

Cela dit, l’image de marque joue pour beaucoup dans le prix d’une voiture de plus de 10 ans, et qu’on ne peut se baser sur la simple décote mathématique. C’est presque enfoncer une porte ouverte, mais ça ne coûte rien de le rappeler.

Ce qui influence le prix passé 10 ans (et même avant !)

Le kilométrage

Évidemment valable quel que soit l’âge, c’est l’aspect qu’on prend le plus en compte de façon naturelle, tant il semble évident qu’un même modèle ne vaudra pas la même chose selon qu’il affiche 100 000 km ou 200 000 km au compteur. Par rapport aux kilométrages précédemment cités, on considère qu’il faut ajouter 15 € par millier de kilomètres en moins, mais qu’il faut retirer 30 € lorsqu’il est excédentaire.

Par exemple, une compacte diesel de 10 ans, qui théoriquement devrait afficher 170 000 km, et qui mettons cote 3 000 € sera valorisée 3 300 € si elle affiche 150 000 km, mais 2 400 € si elle affiche 190 000 km. Plus on se rapproche des 200 000 km, plus les cotes s’effondrent, beaucoup d’acheteurs refusant un achat une fois ce cap franchi.

La vignette Crit’Air

Avec les restrictions de circulation qui se mettent en place, ou à venir rapidement, la multiplication des ZFE (Zones de faibles émissions), les acheteurs se tournent plus facilement vers des voitures qui affichent une vignette Crit’Air 1 ou 2 (ou verte, soit 0, pour les électriques, bien sûr). Et ils sont prêts à mettre un peu plus cher pour cela.

La bascule entre Crit’Air 3 et Crit’Air 2 se faisant en janvier 2006 pour les essence, et en janvier 2011 pour les diesels, on observe que tous les modèles antérieurs perdent de la valeur, quand la cote des modèles à partir de cette date est relevée, parfois grandement.

Par exemple, une Renault Clio 3 essence de février 2006, qu’on trouvait couramment il y a de cela 2 ou 3 ans autour de 3 000 €, ne se négocie pas, même pour les plus petits moteurs et finitions, à moins de 3 800 € aujourd’hui, soit une cote en hausse de plus de 25 %, alors même que les années ont passé ! Et les beaux exemplaires sont à 5 000 € !

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Bien sûr, un modèle “Crit’Air 1” plutôt que 2 sera encore plus valorisé, car laissant encore plus de temps devant soi pour circuler tranquillement sans contrainte.

Le carburant utilisé

Aujourd’hui également, cela se confirme de plus en plus, les modèles diesels, encore plus quand ils sont anciens (avant 2011 donc Crit’Air 3 par exemple) perdent plus de valeur que les essence dans presque tous les segments de marché (citadines, compactes, SUV urbains, breaks, SUV compacts, monospaces compacts), du fait de la “dédiesélisation” du parc.

Au contraire, les modèles essence gardent des cotes supérieures, et c’est encore plus le cas lorsqu’il s’agit de modèles hybrides (sauf exception pour des modèles au style “trop” particulier), hybrides rechargeables, et électriques. Ces derniers, sauf exception encore une fois, décotent pour le moment très lentement, après une forte décote en début de carrière, due au report sur le prix de vente du bonus touché à l’achat.

Difficile de donner des chiffres précis cependant, car cela dépend de la marque et du modèle. Mais ce que l’on peut dire, c’est qu’à prix du neuf égal, un diesel se revendra en 2022 moins cher que son homologue essence, parfois jusqu’à 20 % de moins. C’est le cas si l’on reprend l’exemple de la Clio 3 cité plus haut. Quand les essence ne se trouvent pas à moins de 3 800 €, les diesels démarrent à 3 000 €, alors qu’ils étaient plus chers en neuf en moyenne !

L’équipement

Le niveau de finition influe bien sûr sur la cote. D’une part parce qu’une finition haute coûte plus cher à l’achat, mais aussi parce qu’en occasion, certains équipements cochés en option valorisent grandement une auto. La climatisation, une sellerie cuir, la navigation, et plus encore aujourd’hui les possibilités en termes de connectivité (wifi, Android Auto, Apple car play, mirror screen), et les aides à la conduite (même si on les utilise finalement peu), permettront de conserver une bonne cote comparée à celle d’un modèle qui en est dépourvu. Les fameuses voitures “toutes options” sont assez recherchées en seconde main. Car elles permettent, même après 10 ans, de rouler dans un véhicule presque actuel…

Il est compliqué toutefois de valoriser tel ou tel équipement, ou pack de fonctionnalités. Mais on peut envisager, lorsque c’est le cas, de situer son prix dans le haut de la fourchette des annonces pour une auto équivalente par ailleurs (moteur, année, kilométrage).

La notoriété du modèle

Vous l’aurez compris, un modèle au fort sex-appeal décote plus lentement. On peut parfois, même passé 10 ans, ajouter 20 à 25 % à la cote calculée mathématiquement. Ainsi un véhicule qui théoriquement coterait 5 000 € pourrait se revendre 6 000 à 6 300 €.

À l’inverse, un modèle boudé peut voir sa valeur divisée par deux, car personne n’en veut… Dans notre exemple, il trouverait preneur à 2 500 €. Impossible de citer de façon exhaustive les modèles concernés, mais entre autres exemples, on peut citer les Renault Vel Satis ou Laguna 2, la Citroën C5 première génération, les Fiat Multipla et Croma 2, la Nissan Almera 2, les modèles SsangYong, etc. Mais aussi tous les modèles à gros moteur essence V6 et V8 (y compris les allemandes !), gourmands et plus du tout dans l’air du temps.

La fiabilité

La notoriété en termes de fiabilité peut aussi “tuer” la valeur d’une auto (jusqu’à 50 % de décote supplémentaire !). Le meilleur exemple est la Renault Laguna 2. Un modèle dCi 120 de 2002 par exemple, en bon état et au kilométrage normal pourrait théoriquement valoir 4 000 €. On en trouve à moins de 2 000 €. À l’inverse une réputation positive dans ce domaine peut soutenir la valeur de plus d’une dizaine de %… Mais attention, cette notoriété peut parfois être usurpée (Golf 4, Mercedes Classe C et E des années 2000 à 2003, Toyota Rav-4 D-4D 2e génération, etc.)

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La qualité de l’entretien et les réparations effectuées

Ces deux items peuvent également grandement faire varier la cote d’un véhicule âgé. Une auto de 10 ans, cotant théoriquement 3 000 €, impeccablement entretenue, avec carnet tamponné, courroie remplacée, disposant d’un embrayage, d’un silencieux et de suspensions neufs, vaudra le double (4 000 €) de la même, négligée, sans carnet d’entretien et dont les remplacements de courroie, pneumatiques, batterie, alternateur sont à prévoir (2 000 €). Plus l’âge avance, plus l’effet “absence du carnet d’entretien tamponné” s’estompe, mais cela jouera toujours un peu.

Évidemment la bonne présentation esthétique de la voiture joue également sur la valeur du véhicule, même si quelques pocs et rayures sont acceptables sur un exemplaire qui a déjà bien vadrouillé. Un sale état ouvre la porte de la négociation du prix, tandis qu’une présentation impeccable la ferme. Difficile toutefois de chiffrer cet effet-là.

Dans tous les cas, ce n’est pas parce que l’on aura eu 1 500 € de factures récentes qu’on pourra augmenter le prix de 1 500 €. En effet, certaines opérations font juste partie de l’entretien normal. Mais nous estimons que pour de grosses opérations type courroie de distribution, embrayage, amortisseurs, etc., on peut récupérer 50 % de la somme, en plaçant le prix plus haut et en coupant court, avec cet argument, à une négociation sur le tarif…

Le juge de paix : le prix de marché !

Nous allons maintenant vous expliquer que tout ce qui a été dit jusqu’ici peut complètement être contrecarré. Rageant hein ? Enfin, pas tant que cela, puisqu’en réalité, tous les facteurs que nous avons évoqués jusqu’ici influent sur ce fameux “prix de marché”.

Pour faire simple, le marché de l’occasion fonctionne aussi, comme tous les autres, selon la loi de l’offre et de la demande, qui régule les prix.

Ainsi, après avoir consciencieusement calculé sa décote mathématique, rajouté un peu parce que le kilométrage est inférieur à la moyenne, retiré 10 % parce que le modèle n’est pas top recherché et, nouveauté du moment, ajouté 10 % parce que c’est un Crit’Air 1, ou enlevé 10 %parce que c’est un diesel, on va se rendre compte que les annonces concernant un modèle similaire sont (excellente surprise) toutes 20 % plus chères ou (sortez les mouchoirs), toutes 20 % moins chères… Il faut alors absolument se calquer sur les prix du marché, ou bien on peut se retrouver à patienter des mois avant un coup de fil parce qu’on est trop cher, ou perdre de l’argent parce qu’on aurait pu annoncer un prix supérieur !

C’est pourquoi, après avoir appliqué toutes nos recettes, il faut vérifier si l’on est en phase avec les autres vendeurs. Un tour sur les plus gros sites d’annonce, tels Lacentrale, Leboncoin, Largus, en mettant en critères de recherche ceux correspondant à votre propre auto, vous donnera une idée de la tendance. À noter que les prix de vente réels enregistrés par le site Lacentrale sont d’ailleurs pris en compte dans l’algorithme de calcul de leur cote auto.

Vous aviez obtenu par calcul 3 000 € et aucune annonce n’est à moins de 4 500 € ? Tant mieux, vous avez sous-estimé la notoriété de votre modèle. Au contraire, rien au-dessus de 2 500 €, il va falloir se ranger à la majorité sous peine de garder votre auto en écharpe pour l’hiver.

Pour les occasions de plus de 10 ans, au-delà de la décote théorique, c’est donc surtout le prix du marché que vous opposeront vos acheteurs, ce dernier se fixant tout seul, pour chaque modèle, selon les critères évoqués dans cet article. CQFD.

Notez également que le site le plus efficace pour vendre sa voiture est celui de La Centrale qui depuis de nombreuses années n’a de cesse de renforcer la sécurité des transactions de voitures d’occasion réalisées sur son site. La Centrale propose notamment aux automobilistes d’utiliser son nouveau service, le Rachat Express, une offre pour revendre et faire racheter son occasion par un professionniel.