Les véhicules électriques ne sont pas encore parvenus à convaincre tout le monde. Selon un sondage auprès de propriétaires, la majorité d’entre eux regrettent leur choix. Pourtant, selon Rachid Yazami, expert en la matière, la transition vers les véhicules hybrides reste essentielle.
Opacité autour de la recharge électrique
Une enquête réalisée par la start-up danoise Monta révèle que 54% des propriétaires de voitures électriques regrettent leur achat. Ce regret n’est pas uniquement dû à la hausse des prix de l’électricité, mais plutôt à l’opacité qui entoure le marché de la recharge électrique.
Les propriétaires de voitures électriques dénoncent un manque de transparence et d’information. Seulement 22% des conducteurs seraient prêts à abandonner leur véhicule thermique pour une voiture électrique.
Le Maroc, pionnier des transports verts
Cette étude concerne particulièrement le Maroc, qui est à la pointe des transports verts et est devenu un centre de fabrication de voitures écologiques en Afrique. Le pays attire de nombreux investisseurs, notamment Israël, qui cherche à importer ces voitures du Royaume. Le Maroc est en effet devenu une base de production pour les voitures destinées à l’exportation vers l’Europe.
En mars dernier, le groupe Renault a annoncé son intention d’implanter une nouvelle ligne de production au Maroc pour fabriquer le premier véhicule hybride du Royaume, destiné à rouler en Israël l’année prochaine.
La voiture électrique peine à se démocratiser
Le chercheur et inventeur marocain, Rachid Yazami, explique que “le véhicule électrique, considéré comme la voiture du futur, est très peu répandu sur le marché marocain. Environ 500 voitures électriques circulent dans le Royaume.”
Moins de dix modèles entièrement électriques sont disponibles à la vente, que ce soit en showroom ou sur commande. Cette offre limitée est due à plusieurs problématiques, notamment le coût élevé des batteries, qui représente 30% à 40% du prix du véhicule électrique.
De plus, ces modèles électriques sont vendus 30% plus chers que les modèles thermiques. Les véhicules électriques entre 400 000 et 600 000 dirhams ont du mal à rivaliser avec les offres de prix similaires en version thermique.
Des avantages économiques indéniables
Malgré la réticence des consommateurs, il est important de souligner que la voiture électrique présente des avantages économiques considérables. Sur une période de cinq ans, en prenant en compte les coûts en carburant et en entretien, elle revient entre 20% et 30% moins cher que la voiture thermique.
De plus, la voiture électrique nécessite moins d’entretien et n’a pas besoin de vidange régulière.
Les défis à relever au Maroc
Cependant, plusieurs obstacles persistent au Maroc. Le climat chaud du pays réduit la durée de vie de la batterie, ce qui constitue un frein à l’adoption des voitures électriques selon Rachid Yazami.
Un autre obstacle est le nombre limité de bornes de recharge électrique, dont la plupart sont équipées d’une puissance de 22 kW, nécessitant une heure de recharge pour une autonomie de 100 km. Il faut donc attendre plusieurs heures pour recharger son véhicule.
De plus, l’investissement privé dans les infrastructures de recharge reste timide, la majeure partie des investissements étant réalisée par l’ONEE (Office National de l’Electricité et de l’Eau Potable) qui équipe la plupart des aires de repos sur les autoroutes.
Optimisme pour l’avenir
Malgré ces difficultés, le Maroc reste optimiste quant à l’avenir de la voiture électrique. Rachid Yazami affirme que “ce marché doit continuer à évoluer, les véhicules thermiques contribuent à la pollution, en particulier dans les grandes villes marocaines. De plus en plus de familles cherchent à quitter Casablanca à la recherche d’un environnement meilleur. La transition verte devient une obligation.”
La voiture électrique au Maroc est encore un “concept” qui peine à prendre son envol. Cependant, avec les efforts déployés par le gouvernement et les investissements dans les infrastructures de recharge, l’avenir s’annonce prometteur pour les véhicules électriques dans le pays.