Voiture électrique et CO2 : les avantages d’être français ou suédois plutôt que polonais ou allemand

Voiture électrique et CO2 : les avantages d’être français ou suédois plutôt que polonais ou allemand

La voiture électrique est souvent comparée à la voiture thermique, qu’elle est censée détrôner un jour, mais elle doit encore faire ses preuves en termes de performance globale. Cependant, lorsqu’elle est en mouvement, elle se révèle être une excellente option écologique. Elle se déplace silencieusement et n’émet pas de CO2, bien qu’elle génère (moins) de poussières de freins et de particules de caoutchouc provenant des pneus, comme les voitures thermiques.

Il est pourtant surprenant de constater que la voiture électrique, qui est considérée comme une bonne élève en termes d’empreinte carbone, ne bénéficie pas d’un avantage systématique. Malgré tout, son bilan CO2 est imbattable, du moins jusqu’à ce que l’hydrogène puisse la surpasser. Sa faible incidence sur l’environnement immédiat en fait un acteur majeur de la circulation en milieu urbain, à condition que celle-ci soit durablement maintenue aux côtés des vélos et des piétons du centre-ville.

Des batteries plus écologiques !

Afin de mieux convaincre de cet atout visible de tous, l’association Transport & Environnement a réalisé une étude intéressante pour évaluer l’impact réel du CO2 en fonction des lieux de conduite et de la façon dont la batterie et l’électricité qu’elle contient ont été produites.

Les auteurs de l’étude ont pris en compte tous les critères possibles, tels que la quantité de CO2 émise lors de la production d’électricité ou de la combustion du carburant, ainsi que l’impact carbone lié à l’extraction des ressources nécessaires aux batteries ou à la construction d’une centrale électrique.

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Cette étude, qui compare les voitures électriques aux voitures thermiques, sera régulièrement mise à jour pour permettre à chacun de comparer sa voiture actuelle à une voiture électrique potentielle. L’objectif est de rallier toujours plus d’adeptes à l’énergie électrique afin de réduire l’utilisation des énergies fossiles. Cependant, il est important de garder à l’esprit que le critère du CO2 est simplificateur et vise à mettre en avant les avantages des véhicules électriques.

Le nucléaire à la rescousse

Dans le pire des cas, une voiture électrique avec une batterie produite en Chine et conduite en Pologne émet toujours 22% de moins de CO2 que le diesel et 28% de moins que l’essence, selon l’étude de Transport & Environnement. Dans le meilleur des cas, une voiture électrique avec une batterie produite en Suède et conduite en Suède peut émettre 80% de moins de CO2 que le diesel et 81% de moins que l’essence.

L’étude ne mentionne pas que la France occupe la première place de ce classement grâce à sa production d’électricité largement nucléaire. Cela améliore considérablement le bilan carbone de la production d’électricité, tandis que la Pologne et l’Allemagne produisent principalement de l’électricité à partir du charbon. La Suède tire également son épingle du jeu grâce à sa production d’électricité hydraulique et nucléaire, qui représente chacune près de 40% de la consommation annuelle, ainsi qu’à l’énergie éolienne (plus de 10%).

La façon dont l’électricité est produite a donc un impact considérable sur le résultat final. Si la Suède souhaite devenir championne de l’énergie décarbonée, elle devra prendre en compte les conséquences de la fermeture programmée de ses centrales nucléaires. L’association affirme également que les voitures électriques réduiront leurs émissions de CO2 de quatre fois d’ici 2030 grâce à un réseau européen de plus en plus alimenté par les énergies renouvelables.

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L’étude met également en évidence un autre facteur d’impact : le comportement des conducteurs, qui sont plus respectueux et doux avec les véhicules électriques par militantisme pour cette solution technologique. Les moteurs thermiques, bien connus depuis longtemps, ne bénéficient plus de cette conduite précautionneuse, qui joue un rôle crucial dans la consommation de carburant.

Un élément important qui pourrait changer la donne à l’avenir est l’intégration des véhicules hybrides dans cette étude. Pour le moment, seuls les véhicules thermiques purs, essence ou diesel, sont pris en compte. Il est évident que les prochains rapports de Transport & Environnement devront impérativement prendre en compte cette évolution technologique. Il est fort probable que l’écart entre les hybrides et les véhicules électriques sera moins important, d’autant plus que le prix d’achat des premiers est nettement inférieur et qu’ils bénéficient de moins de subventions que les véhicules entièrement électriques.

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