Voiture électrique et rénovation thermique : les coûts dissuasifs révélés par une étude

Voiture électrique et rénovation thermique : les coûts dissuasifs révélés par une étude

L’achat d’une voiture électrique ou la rénovation thermique d’un logement impliquent des coûts qui restent dissuasifs pour la majorité des Français, malgré l’augmentation “significative” des aides, selon une étude réalisée par l’Institut de l’économie pour le climat I4CE. Cette étude, publiée lors des débats budgétaires au Parlement, analyse en détail le budget des ménages et met en évidence les obstacles financiers et administratifs auxquels ils sont confrontés.

Les freins financiers à la transition énergétique

L’étude révèle que les conditions économiques actuelles ne permettent pas à tous les ménages d’investir dans la transition énergétique. En effet, le financement du reste à charge se heurte souvent à la capacité d’endettement des ménages. Même avec un prêt à taux zéro, le montant restant à payer représente des dizaines de milliers d’euros, ce qui équivaut à plus d’un an de revenus pour les classes moyennes et à dix ans ou plus pour les ménages les plus modestes.

Concernant l’achat d’une voiture électrique, l’étude indique que l’investissement ne se rentabilise pas sur 20 ans pour aucun ménage lorsqu’on compare l’achat d’une citadine électrique neuve à celui d’une vieille voiture essence. Cependant, l’achat d’un véhicule électrique neuf par rapport à une voiture neuve à essence devient rentable en moins de six ans grâce aux économies de carburant. Toutefois, cela pose un problème de trésorerie car il faut débourser entre 10 000 et 40 000 euros, même avec les aides, pour l’achat d’une voiture neuve et d’une borne de recharge.

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Les limites du marché de l’occasion

Les sociétés de location avec option d’achat ou leasing facturent 56% de plus pour la location d’une voiture électrique par rapport à une voiture à essence équivalente. Par conséquent, peu de salut est à attendre de ce côté. En ce qui concerne le marché de l’occasion, qui est préféré par la majorité des automobilistes français, il reste encore peu développé pour les véhicules électriques. De plus, la compatibilité des anciens modèles de voitures électriques avec les systèmes de recharge actuels pose un problème, car ces derniers ont connu une évolution technologique rapide.

Des pistes de solution

Les auteurs de l’étude suggèrent des pistes de changement pour les programmes d’aide existants. Ils recommandent notamment une augmentation des aides de 10% à 50% pour les ménages modestes et la classe moyenne inférieure, ainsi qu’une augmentation du bonus pour les ménages les plus modestes. De plus, ils proposent de réaffecter une partie des aides destinées aux ménages aisés pour financer une augmentation de plus de 20% des aides aux ménages modestes et à la première moitié de la classe moyenne.

En conclusion, les coûts dissuasifs liés à l’achat d’une voiture électrique et à la rénovation thermique du logement restent un frein à la transition énergétique. Des mesures financières et réglementaires sont nécessaires pour rendre ces investissements plus accessibles et encourager les ménages à s’engager dans cette voie.