Voiture électrique : Heuliez cherche de nouveaux investisseurs

Voiture électrique : Heuliez cherche de nouveaux investisseurs

Deux ans après son sauvetage miraculeux, Heuliez est à nouveau à la recherche de partenaires. Mia Electric, anciennement Heuliez Véhicule Electrique, subit de plein fouet la déprime du marché automobile et les difficultés de démarrage des voitures électriques. Le mois dernier, ses deux actionnaires, l’investisseur allemand Edwin Kohl (88%) et la région Poitou-Charentes (12%), ont chacun apporté 2,5 millions d’euros d’avance sur compte courant. Cependant, cela ne suffit pas à assurer sa pérennité.

La quête de nouveaux investisseurs

Selon Laurent Buffeteau, directeur général de Mia Electric, la priorité absolue en tant que jeune entreprise est de trouver des investisseurs, y compris des investisseurs financiers. Ils ne pourraient peut-être pas apporter une rentabilité immédiate, mais ils ont beaucoup à offrir : un véritable savoir-faire, un vrai véhicule et une image solide.

Edwin Kohl, qui a déjà investi 50 millions d’euros dans l’entreprise et s’est engagé pour un total de 80 millions, ne souhaite plus supporter les pertes seul. Bien qu’il reste actionnaire, il envisage de quitter son poste de président du conseil lors de la prochaine assemblée générale en juin. Des discussions sont en cours avec des banques, ainsi qu’avec des investisseurs en provenance du Moyen-Orient ou d’Extrême-Orient, assisté par Arnaud Marion, un repreneur de sociétés.

Vers un partenariat avec EDF ?

Outre les négociations avec les banques et les investisseurs étrangers, il est également envisagé de travailler en partenariat avec EDF. L’électricien public pourrait souhaiter développer les véhicules électriques, ce qui serait une piste intéressante pour la région. EDF fait partie de l’Ugap, la centrale d’achats des entreprises publiques, qui est actuellement en pourparlers avec Mia Electric.

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Un avenir incertain

Ce dossier politique, suivi de près par Ségolène Royal, présidente de la région Poitou-Charentes, est marqué par de nombreux rebondissements. Après avoir été placé en redressement judiciaire en 2009, puis repris par Bernard Krief Consulting jusqu’à son deuxième redressement un an plus tard, Heuliez a été revendu en partie en juillet 2010. Mia Electric s’occupe de la production de véhicules électriques tandis que BGI Projet H gère l’activité de carrosserie, reprise par le groupe Baelen Gaillard Industrie (BGI).

Cependant, toutes les attentes formulées à l’époque n’ont pas été satisfaites. Alors que Mia Electric prévoyait de produire et vendre 12 000 véhicules par an dès cette année, seulement 1 000 véhicules ont été fabriqués et 700 ont été vendus jusqu’à présent. Les objectifs ont donc été revus à la baisse, prévoyant désormais la vente de 50 à 100 unités par mois. La production est ralentie et les 250 employés de Cerizay, dans les Deux-Sèvres, sont en chômage partiel.

À un prix d’environ 20 000 euros par véhicule électrique, Mia dépend des commandes publiques, notamment celles de la région Poitou-Charentes, qui en a commandé 40 pour lancer un service d’autopartage. La société souhaite également conquérir d’autres marchés étrangers, comme le Royaume-Uni et l’Europe du Nord.