Voiture électrique : une loi pour mieux informer les acheteurs?

Voiture électrique : une loi pour mieux informer les acheteurs?

L’essor des voitures électriques en Europe suscite de nombreuses interrogations chez les automobilistes qui envisagent de passer du traditionnel moteur thermique à une motorisation électrique. Bien que les avantages en termes de confort et de coût d’utilisation soient vantés, certains conducteurs se retrouvent déçus face à une réalité parfois dure à accepter.

Un manque d’informations pour les consommateurs

Suite à de nombreux témoignages d’automobilistes mécontents après leur achat, l’association de la Ligue de défense des conducteurs a identifié des “failles importantes” dans les informations fournies aux acheteurs de véhicules électriques ainsi qu’aux bornes de recharge.

Ce constat a été entendu par Dino Cinieri, député LR de la Loire, qui prévoit de déposer une proposition de loi dans les mois à venir afin de “garantir une transparence totale lors de la transaction, que ce soit pour l’achat d’une voiture électrique ou simplement pour recharger sur des bornes”.

“Des mesures transpartisanes et de bon sens”, a résumé le député lors d’une conférence de presse.

“C’est à partir de fin 2022 que l’on compte 80 modèles de voitures électriques sur le marché français, alors qu’il n’y en avait que 30 en 2019. Sur la même période, les ventes ont augmenté de 374%”, souligne Dino Cinieri, pour qui cette loi doit fournir un cadre général pour mieux informer les acheteurs.

Temps de recharge à 100%

Parmi les surprises désagréables, on peut citer un temps de recharge beaucoup plus long que celui annoncé. La proposition de loi réclame donc “une obligation légale pour les constructeurs/vendeurs d’informer les acheteurs sur le temps de recharge à 100%”.

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En général, les constructeurs indiquent un temps de recharge rapide pour passer de 10 ou 20% de batterie à 80%. Cette situation se produit souvent lors de longs trajets et d’arrêts sur des bornes de recharge haute puissance sur des aires d’autoroute par exemple. Il est recommandé d’avoir une batterie à un niveau plutôt bas, mais pas à 0% pour éviter les risques en cas de borne indisponible ou en panne à l’arrivée sur l’aire.

Dans ce cas de figure, il n’est théoriquement pas nécessaire d’atteindre les 100% de charge, car cela prendrait beaucoup plus de temps. Prenons l’exemple de la Renault Mégane E-Tech : il faut 37 minutes pour passer de 10 à 80% de charge, puis 38 minutes supplémentaires pour passer de 80 à 100%.

Cependant, dans certaines situations, il peut être nécessaire de recharger complètement sa batterie, par exemple pour arriver à destination où la recharge n’est pas disponible, ou pour anticiper de futurs déplacements. De plus, l’autonomie maximale annoncée est atteinte avec une batterie complètement chargée.

L’idée serait donc d’obliger les constructeurs à fournir au moins le temps nécessaire pour une recharge complète, en partant de 0%, ainsi que les temps de recharge pour des niveaux de batterie de 10% et 20%, ce qui reflète des conditions d’utilisation réalistes. Dans le même temps, les informations sur le temps de recharge théorique jusqu’à 80% seraient également maintenues.

Les détails précis de ces informations devront être déterminés ultérieurement, mais cette proposition de loi fixe les grandes lignes pour assurer une meilleure information des consommateurs.

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Éliminer les doutes autour de la batterie

Le texte propose également d’exiger la présentation de la capacité totale ou brute de la batterie, ainsi que la capacité utile, c’est-à-dire la quantité d’énergie réellement disponible. À l’heure actuelle, il n’y a pas vraiment de règle et certains constructeurs ne communiquent que sur une seule de ces données, sans mentionner l’autre.

Dans le même ordre d’idées, il est également nécessaire d’être plus clair sur la garantie de vieillissement de la batterie. Actuellement, les constructeurs peuvent s’engager sur une garantie de 8 ans et 160 000 kilomètres, avec une capacité de batterie résiduelle ne pouvant pas descendre en dessous de 80%. La loi imposerait un engagement contractuel clair sur ce point, ce qui permettrait également de rendre plus transparent le coût de remplacement de la batterie, qui peut atteindre plusieurs milliers d’euros.

Ces mesures auraient également des effets positifs sur le marché de l’occasion, où les doutes sur l’état réel de la batterie peuvent décourager les acheteurs.

Des bornes de recharge plus claires

Enfin, la proposition de loi vise à simplifier l’expérience de la recharge sur bornes. Cette expérience est souvent source de confusion en matière de tarification et peut réserver quelques mauvaises surprises, surtout lorsqu’on les découvre quelques semaines après l’achat.

Il serait impensable d’avoir une telle expérience dans une station-service, où l’automobiliste est habitué à voir défiler les litres et les euros, même si cela se passe un peu trop vite en ce moment. Il faudrait donc retrouver cette simplicité dans les bornes de recharge, avec un affichage clair du prix du kWh et, le cas échéant, du prix maximal si des formules d’abonnement sont proposées. De plus, il serait essentiel d’afficher, en temps réel ou au moins à la fin de la recharge, la quantité d’énergie transférée et le prix appliqué.

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Alors que de plus en plus de Français optent pour les voitures électriques, cette loi pourrait être examinée d’ici la fin de l’année ou courant 2024.