Les voitures électriques suscitent de nombreuses interrogations, notamment en ce qui concerne la consommation de leurs différents équipements. Beaucoup pensent que l’utilisation des phares ou de la radio peut considérablement réduire l’autonomie du véhicule. Mais est-ce vraiment le cas ?
Rappel technique
Avant d’aborder cette question, il est important de comprendre quelques principes techniques. Dans une voiture thermique, le moteur actionne une courroie connectée à divers périphériques, tels que la climatisation ou la pompe de direction assistée. Cette même courroie entraîne également l’alternateur, qui produit l’électricité nécessaire au fonctionnement de tous les équipements de la voiture. Le courant est ensuite envoyé à la batterie, qui se charge de la distribution aux différents points de consommation.
En revanche, dans une voiture électrique, il n’y a ni courroie ni alternateur. Tous les équipements fonctionnent grâce à l’énergie fournie par la batterie de traction, qui alimente également le moteur. La batterie 12 V, quant à elle, joue un rôle de relais dans la chaîne et n’alimente pas directement les équipements. Il est donc essentiel de veiller à son bon fonctionnement, car même avec une batterie de traction pleine, si la batterie 12 V est déchargée, le véhicule ne pourra pas démarrer.
Maintenant que les bases techniques sont établies, voyons de plus près la consommation des différents équipements électriques.
Notre procédure
Pour évaluer la consommation des équipements électriques, nous avons utilisé la Hyundai Ioniq 6 et son tableau d’affichage transparent qui indique les puissances allouées à quatre postes de dépense : la conduite, la climatisation, l’électronique et l’entretien de la batterie.
Après un long trajet, nous avons coupé la climatisation pour stabiliser le véhicule, puis nous avons observé les variations de puissance affichées en fonction des dispositifs allumés. Nous avons également utilisé un outil de mesure plus précis pour compléter nos données. Bien que notre méthode soit rudimentaire, elle nous donne une idée de la consommation des équipements.
Quels équipements demandent le plus de puissance ?
Mis à part le moteur, la climatisation et les systèmes liés à la batterie, c’est l’électronique embarquée qui consomme le plus d’énergie. En mouvement, la puissance indiquée oscillait autour de 380 W et tombait à environ 240 W lorsque le véhicule était à l’arrêt. Cette baisse peut s’expliquer par la mise en veille des capteurs de conduite, des capteurs d’aide à la conduite et de la navigation.
En tête de liste des équipements énergivores, nous retrouvons le dégivrage arrière, qui demande une puissance de 500 W dès son activation. Les sièges chauffants, quant à eux, réclament chacun 120 W à pleine puissance, tandis que le volant chauffant nécessite 90 W. Les éclairages consomment également de l’énergie, avec 30 W pour les feux de croisement et 100 W pour les pleins phares. Nous avons été surpris par la puissance de 130 W requise par les feux de stop, probablement due à la récupération d’énergie lors du freinage.
D’autres équipements, tels que les essuie-glaces, la radio ou la recharge du téléphone, consomment également de l’énergie, mais à des niveaux moins élevés. Par exemple, les essuie-glaces à pleine puissance demandent 120 W, tandis que la recharge du téléphone requiert 20 W. Une vitre électrique consomme quant à elle 70 W pendant son fonctionnement de quatre secondes.
Impact sur l’autonomie
Tous ces équipements puisent leur énergie dans la batterie de traction, ce qui peut réduire l’autonomie du véhicule. Cependant, leur puissance et leur temps d’utilisation sont relativement faibles. De plus, leur impact sur la consommation globale dépendra du nombre de kilomètres parcourus et des conditions de conduite. Parfois, la récupération d’énergie lors du freinage peut suffire à alimenter ces équipements pendant plusieurs dizaines de minutes.
Il est donc inutile de couper ces dispositifs électroniques pour espérer augmenter l’autonomie de la voiture. Les éteindre uniquement dans le but d’arriver plus rapidement à une borne de recharge relève de l’effet placebo. Les seules actions directes à prendre dans cette situation critique sont de réduire sa vitesse et de couper le chauffage ou la climatisation, car ce sont les principaux consommateurs d’énergie dans une voiture électrique.
En conclusion, les équipements électriques des voitures ne sont pas aussi énergivores qu’on le pense généralement. Leur impact sur l’autonomie est minime et ne justifie pas de les couper pour économiser de l’énergie. Il est préférable de profiter pleinement de tous les équipements de confort sans se soucier de leur consommation.