Les voitures hybrides sont-elles prêtes à conquérir les routes marocaines ? Malheureusement, malgré la proposition de réduire les droits de douane à 2,5% selon le projet de Loi de finances 2011, cela ne suffira pas à créer un marché florissant pour ces véhicules écologiques, qui associent moteur thermique à essence et moteur électrique.
Des obstacles techniques à surmonter
Les importateurs de voitures interrogés par La Vie éco considèrent que l’importation de voitures hybrides n’est pas leur priorité pour le moment. Plusieurs raisons expliquent cette réticence. D’une part, les recherches menées par les constructeurs automobiles à travers le monde sont basées sur des considérations différentes de celles du marché marocain. Le climat et les conditions de conduite ne sont pas les mêmes, ce qui soulève des inconnues quant à l’adaptabilité de ces véhicules hybrides. De plus, la qualité du carburant marocain, malgré les améliorations récentes, suscite des interrogations quant à sa compatibilité avec les moteurs hybrides. Il est donc nécessaire de mener des études spécifiques avant de se lancer dans de tels investissements.
La taille du marché et les coûts
Un autre facteur qui joue en défaveur des voitures hybrides est le prix de vente. Même avec une réduction des droits de douane à 2,5%, ces voitures ne pourront pas rivaliser sur le marché en termes de compétitivité. Les voitures hybrides, surtout celles de petite taille, sont généralement classées dans les segments intermédiaires et sont plus chères que les versions normales. Il faudra débourser environ 20 à 30% de plus pour acquérir une voiture hybride, soit au minimum 36 000 DH. Dans un marché où le prix est l’argument de vente principal, cela complique encore plus l’adoption de ces véhicules.
De plus, la baisse des droits de douane ne donnera pas un avantage significatif aux voitures hybrides par rapport aux voitures importées montées en Union européenne, qui représentent 70% du marché marocain. En effet, ces voitures importées seront soumises à des droits de douane de seulement 3% à partir de mars prochain.
Enfin, bien que les voitures hybrides consomment en moyenne seulement 4 litres aux 100 km, comparé aux 5 à 6% de consommation des voitures diesel, ces dernières bénéficient d’un carburant 30% moins cher que l’essence.
Dans l’ensemble, il est évident que la réduction des droits de douane à 2,5% ne sera pas suffisante pour créer un marché prospère pour les voitures hybrides au Maroc. Des études spécifiques au pays, ainsi qu’une amélioration de l’infrastructure et une réduction des coûts, sont nécessaires pour stimuler l’adoption de ces véhicules respectueux de l’environnement.