Les constructeurs automobiles rivalisent d’annonces sur les futurs modèles électriques, mais n’oublient pas pour autant les voitures hybrides rechargeables. En effet, ces dernières restent le moyen idéal pour réduire considérablement les émissions de CO2 sans pour autant bouleverser les gammes de véhicules. Mis à part quelques marques sportives, la plupart proposent des voitures “plug-in” en complément des hybrides classiques qui ne se rechargent pas sur secteur.
La concurrence devient de plus en plus forte, mais les performances offertes aux acheteurs sont très variables. L’utilisation de cette technologie nécessite une compréhension approfondie pour en tirer le meilleur parti, notamment en termes d’autonomie en mode tout électrique. Les hybrides rechargeables, équipées de batteries de taille moyenne (entre 10 et 15 kWh), ne prétendent évidemment pas rivaliser avec les modèles “zéro émission”. En général, elles revendiquent environ 60 kilomètres d’autonomie sans carburant, permettant de couvrir les trajets domicile-travail. Mais dans la réalité, cela peut être différent.
Les meilleurs trajets pour une hybride rechargeable
Pour vous aider à faire le bon choix, nous mesurons les autonomies électriques des hybrides rechargeables. Comme pour les modèles totalement électriques, nous effectuons des tests sur trois types de trajets: en ville, sur route et sur autoroute. Le cycle urbain est le plus pertinent pour établir notre top 10, car il correspond aux trajets les plus intéressants pour une hybride rechargeable. Accélérations douces, freinages fréquents, vitesse limitée, tous les éléments sont réunis pour parcourir la plus grande distance possible. Le cycle sur route est également important, car il représente un usage mixte entre voies rapides et zones urbaines, ce qui est très courant dans les déplacements périurbains. Si vous disposez d’une borne de recharge à votre domicile, sur votre lieu de travail, voire les deux, il est tout à fait possible de rouler toute la semaine sans jamais utiliser le moteur thermique.
En revanche, l’autonomie sur autoroute des hybrides rechargeables est toujours décevante et ne doit pas être prise en compte. La vitesse élevée combinée à une petite capacité de la batterie limite forcément les distances parcourues. Ces mauvais résultats rappellent que, bien que les hybrides rechargeables permettent souvent de rouler jusqu’à 110 km/h en mode tout électrique, il est préférable de passer en mode thermique dès l’accès à une voie rapide afin de préserver l’énergie pour les zones urbaines.
Hybride rechargeable: attention à la surconsommation d’essence!
La technologie hybride rechargeable ne garantit pas toujours des économies à l’usage. En plus de choisir le bon type de trajet, il est essentiel de recharger régulièrement la voiture. Grâce au moteur thermique, la crainte de tomber en panne d’électricité n’est pas justifiée et certaines personnes peuvent être tentées de ne pas brancher leur véhicule. Cependant, c’est une erreur car en cas de batterie vide, les hybridés rechargeables consomment beaucoup de carburant. Cela s’explique par le poids supplémentaire des batteries, qui peuvent atteindre entre 200 et 300 kg, sans pouvoir profiter des avantages de l’électricité.
Il convient également d’être vigilant avec le mode de recharge. Certains modèles proposent la possibilité de recharger la batterie grâce au moteur thermique, qui agit comme un générateur. Cela peut être pratique pour économiser de l’électricité avant d’entrer dans une zone à faibles émissions réservée aux véhicules électriques, mais cela entraîne une surconsommation de carburant. En effet, lors de nos tests, nous avons mesuré une consommation d’essence entre 12 et 14 litres pour 100 km dans ce mode de recharge. Tous les modèles ne sont pas concernés, mais il est important de garder cela à l’esprit lors de l’utilisation d’une hybride rechargeable.
Pour en savoir plus: les consommations d’essence réelles des voitures hybrides rechargeables.
Un calcul essentiel pour rentabiliser votre hybride rechargeable
Avant d’acheter une hybride rechargeable, il est crucial de calculer sa rentabilité. Sur le papier, l’idée de rouler à l’électricité pendant la semaine et d’utiliser le moteur thermique pendant les vacances peut être très avantageuse, même si cela implique une consommation légèrement supérieure pendant cette période. Cependant, il faut également prendre en compte le prix d’achat des véhicules hybrides rechargeables, qui est généralement supérieur de 8 000 à 10 000 € par rapport aux modèles purement thermiques. Il faut donc parcourir un certain nombre de kilomètres pour rentabiliser cet investissement. Heureusement, il existe des aides de l’État pour l’achat et la conversion d’une ancienne voiture, ainsi que des offres promotionnelles des constructeurs pour réduire cet écart.
Le tableau des 10 meilleures autonomies électriques des hybrides rechargeables
Mercedes, champion dans cette catégorie
Alors que de nombreux constructeurs optent pour une batterie relativement petite pour leurs hybrides rechargeables, Mercedes fait bande à part en proposant des batteries généreuses pour ses modèles qui associent deux sources d’énergie. La Classe A 250 e affiche une excellente autonomie en ville (65 km selon notre cycle normalisé), grâce à une batterie de 15,6 kWh qui ajoute 150 kg au poids de la voiture. Pour comparaison, la Classe E dispose d’une batterie de seulement 13,4 kWh. Cette autonomie optimale en ville permet à la Classe A de profiter au maximum des trajets “zéro émission”, mais l’utilisation d’une batterie plus importante que la concurrence a des conséquences sur l’espace dédié à d’autres éléments. Par exemple, le réservoir perd 8 litres par rapport aux modèles thermiques et sa contenance totale se limite à 35 litres, ce qui est juste pour les longs trajets autoroutiers. Le coffre de la Classe A perd également en volume, avec une capacité de seulement 250 litres, ce qui est plutôt moyen dans la catégorie.
La volonté de Mercedes d’opter pour des batteries de plus grande capacité a un prix et cela se traduit par une meilleure adaptation de cette technologie sur des véhicules plus grands. Par exemple, le puissant GLE 350 e peut accueillir une batterie de 31,2 kWh, offrant une autonomie annoncée de près de 100 km.
La technologie de propulsion Toyota suscite l’intérêt
Pendant longtemps, Toyota a été la référence en matière de technologie hybride. Aujourd’hui, de nombreux constructeurs s’inspirent de son expertise pour éviter des développements coûteux. C’est le cas de Suzuki avec les modèles Across et Swace, qui bénéficient d’une plateforme partagée avec le Toyota RAV4 et la Corolla. Ford fait également partie de ceux qui tirent parti de la chaîne de traction hybride de Toyota, bien que cette collaboration soit moins médiatisée. Il n’est donc pas surprenant de constater que le RAV4, l’Across et le Kuga PHEV de Ford ont la même autonomie en ville, soit 62 km. Les RAV4 et Across sont pratiquement identiques, avec une batterie de 18,1 kWh et une puissance combinée de 306 ch, tandis que le Kuga PHEV offre une puissance combinée de 225 ch avec une batterie de 14,4 kWh. Les modèles japonais sont à transmission intégrale, tandis que le Kuga est une simple traction. Ils partagent tous un moteur essence 4 cylindres de 2,5 litres fonctionnant selon le cycle Atkinson, associé à une transmission CVT, ce qui en fait des cousins techniques.
*Article original publié par Auto Plus.
