Les voitures hybrides rechargeables ont été considérées pendant un certain temps comme une solution idéale pour réduire les émissions de CO2 et combler le fossé entre les véhicules thermiques et électriques. Cependant, une nouvelle étude de l’ONG Transport & Environnement met en doute cette affirmation et prédit un potentiel scandale qui pourrait rivaliser voire surpasser le Dieselgate.
Qu’est-ce qu’une voiture hybride rechargeable ?
Une voiture hybride rechargeable combine un moteur à combustion interne – essence ou diesel – avec un moteur électrique alimenté par une batterie de capacité énergétique inférieure à celle d’un véhicule électrique. Ces voitures peuvent généralement parcourir entre 35 et un peu plus de 60 kilomètres après une recharge complète de la batterie. Toutefois, ces chiffres varient en fonction du poids du véhicule, de la capacité de la batterie, de la conduite et des conditions météorologiques. Les conducteurs peuvent choisir de fonctionner exclusivement en mode électrique ou d’utiliser uniquement le moteur à combustion, en fonction de leur sensibilité environnementale.
Consommation réelle et émissions de CO2
La consommation de carburant et les émissions de CO2 d’une voiture hybride rechargeable peuvent être similaires à celles d’une voiture électrique – c’est-à-dire proches de zéro – si le véhicule est utilisé dans des conditions idéales. Cependant, dans certaines circonstances, notamment lorsque la batterie est rechargée pendant la conduite, la consommation de carburant et les émissions de CO2 peuvent être considérablement plus élevées. Cela est dû en partie au surpoids causé par la présence du moteur électrique et de la batterie. Il est donc difficile d’établir des estimations réalistes qui s’appliquent à toutes les situations de conduite. Même les chiffres moyens ne reflèteront pas nécessairement les expériences individuelles des conducteurs.
Des chiffres trompeurs ?
L’ONG Transport & Environnement a choisi de communiquer les chiffres d’émissions les plus élevés pour les voitures hybrides rechargeables, sans tenir compte des conditions de conduite réalistes. Cette approche peut sembler discutable, car cela reviendrait à critiquer les véhicules essence ou diesel en citant des émissions obtenues dans des situations extrêmes. Cependant, il est également vrai que les chiffres de consommation WLTP de 2 litres de carburant utilisés pour déterminer les avantages fiscaux et les incitations à l’achat ne sont pas non plus réalistes. Il serait donc judicieux de conditionner ces avantages à des chiffres de consommation réels collectés par les véhicules eux-mêmes.
Une utilisation contestée
Benoît Duval, responsable de la flotte chez SAP Labs France, affirme que les normes WLTP sont insuffisantes pour mesurer la consommation réelle et les émissions de CO2 des voitures hybrides rechargeables. Il constate également que de nombreux utilisateurs d’entreprises ne rechargent pas correctement leur véhicule hybride rechargeable lorsqu’ils utilisent des cartes d’essence. Une étude menée au sein de la maison mère de SAP Labs en Allemagne a révélé que les consommations en carburant des véhicules hybrides rechargeables varient considérablement, allant de 1,2 à 15,1 litres aux 100 kilomètres. En moyenne, ces véhicules consommaient 1,1 litre de moins que les modèles essence, ce qui remet en question les incitations fiscales accordées par le gouvernement français pour ces véhicules. Benoît Duval affirme donc que les voitures hybrides rechargeables ne sont pas économiquement avantageuses pour les particuliers et ne sont pas non plus des véhicules écologiques pour les entreprises. En conséquence, elles sont interdites en tant que véhicules de fonction chez SAP Labs France.
Il semble que les voitures hybrides rechargeables ne soient pas aussi prometteuses qu’on pourrait le penser. Alors que les consommateurs et les entreprises cherchent à réduire leur empreinte carbone, il est essentiel de comprendre les limitations et les défis liés à ces véhicules. Une réglementation plus stricte et des incitations mieux adaptées pourraient être nécessaires pour garantir que les avantages environnementaux de ces voitures sont réels et significatifs.
Crédit image: AVEM – Association pour l’Avenir du Véhicule Electro-Mobile
