Passer un test de QI est tentant et la plupart d’entre nous y ont déjà pensé. En tant que psychologue, je reçois de nombreuses questions sur les tests à passer et comment obtenir son QI. Mais pourquoi un tel intérêt pour ce chiffre ? Le QI, ou quotient intellectuel, permet de “classer” les personnes selon une échelle. Ainsi, un quotient intellectuel entre 85 et 115 est considéré comme “normal” ou “moyen”. En dessous de 70, on parlera de retard intellectuel, et au-dessus de 130, de précocité intellectuelle.
Si vous envisagez de passer un test de QI, je vous invite à ne pas commettre ces 6 erreurs très fréquentes. Avant cela, vous pouvez lire mes réponses aux questions fréquentes que se posent les personnes avant de passer un test de QI, que ce soit pour les enfants ou les adultes.
Erreur n°1 : Passer un test de QI en ligne
La première erreur fréquente lorsqu’on veut connaître son QI est de passer un test en ligne (ou dans un magazine quelconque, cela revient au même). Pourquoi ces tests en ligne ne sont-ils pas fiables ? Tout simplement parce que les tests de QI “validés scientifiquement” répondent à des règles de psychométrie très précises. A chaque nouvelle version, ces règles sont revues et réajustées en fonction de la population. Les tests en ligne ne font pas preuve de cette rigueur. Vous pouvez les passer pour le fun, mais sachez qu’ils n’ont pas de validité scientifique. Si vous voulez passer un test de QI, choisissez un des tests validés scientifiquement, les plus utilisés et fiables étant les échelles de Weschler.
Erreur n°2 : Passer un test de QI chez n’importe qui
Les personnes qualifiées pour passer un test de QI, en Belgique et en France du moins, sont des psychologues. Le titre de psychologue est protégé par la loi et seules les personnes diplômées peuvent exercer ce métier. J’ai déjà vu des associations sans psychologues qui font passer des tests de QI, voire même distribuent des QI sans même faire passer de test. Sur la base d’un entretien qualitatif, ils établissent des QI. Les entretiens qualitatifs sont essentiels pour comprendre la situation d’une personne, mais ils ne donnent en rien une indication du QI. Si vous voulez passer un test de QI, assurez-vous de le faire avec un psychologue diplômé. Ce n’est pas parce qu’une personne se déclare “experte” qu’elle l’est forcément.
Erreur n°3 : Passer un test de QI… sans test…
Cela peut paraître ridicule, mais j’ai vu de mes propres yeux des personnes établir des QI sans le moindre test… A partir d’un entretien qualitatif, ces personnes (qui ne sont pas psychologues d’ailleurs) vous donneront un QI. En aucun cas ce QI “qualitatif” n’a la moindre validité. Pour obtenir un QI, il faut donc passer des tests. Si vous voulez passer un test de QI, choisissez l’un des tests validés scientifiquement, les plus utilisés et fiables étant les échelles de Weschler que je recommande et utilise moi-même.
Erreur n°4 : Passer un vieux test de QI
Vous avez décidé de passer un test de QI pour vous ou votre enfant, vous vous renseignez, vous allez voir un psychologue et vous passez un test de QI. Vous pensez que votre QI sera fiable, mais ce n’est pas si sûr. De nombreux psychologues utilisent des vieux tests de QI. Or, comme je l’ai déjà mentionné, les tests sérieux et fiables, tels que les échelles de Weschler, sont régulièrement mis à jour, revus, améliorés et affinés. Le problème, c’est que les nouveaux tests revus et corrigés coûtent cher… La plupart des psychologues seront tentés de garder les vieux tests de QI. Si vous voulez passer un test de QI, assurez-vous qu’il s’agit, pour les enfants (6 à 17 ans), d’une Wisc 4 ou 5, et pour les adultes, d’une Wais 4. N’hésitez donc pas à demander quel test sera administré à votre enfant (ou à vous-même).
Erreur n°5 : Se contenter uniquement du QI
Cela peut paraître paradoxal venant d’une psychologue qui fait passer des tests de QI, mais le QI en soi n’apporte pas d’informations. Qu’il soit dans ou en dehors de la moyenne, le QI n’est qu’un chiffre qui permet de classer des individus par rapport à une moyenne. C’est d’ailleurs une des raisons pour lesquelles j’insiste pour que vous fassiez attention à passer les tests récents. La Wisc 5 (pour les enfants et les adolescents) ou la Wais 4 (pour les adultes) donnent beaucoup plus de résultats que le QI. Vous aurez des informations, par exemple, sur la mémoire de travail, la compréhension verbale, le raisonnement arithmétique, la vitesse de traitement, etc. Si vous passez un test de QI, veillez à demander vos résultats aux différents indices et à ne pas vous contenter du QI qui n’est pas très informatif.
Erreur n°6 : Prendre le QI comme une fin en soi
Que votre QI soit de 135 ou de 102, ce chiffre ne vous définit pas. Il est essentiel de prendre du recul par rapport à ce QI et au diktat des nombres. Le QI en lui-même n’apporte pas d’informations autres que de vous placer sur une courbe de Gauss. Par contre, avoir votre profil détaillé, c’est-à-dire avec les différents indices, vous permettra d’observer, de comprendre et d’analyser vos forces et vos faiblesses. Attention, ces forces et faiblesses ne concernent que les domaines “intellectuels” ou définis comme tels. Si vous passez un test de QI, relativisez les résultats et prenez-le comme un moyen de comprendre votre fonctionnement cognitif et de connaître vos points forts et faibles.
Si vous souhaitez passer un test de QI, voici ce que vous devez faire :
- Trouvez un psychologue (indépendant ou dans un centre PMS ou dans un centre pluridisciplinaire).
- Demandez quels tests il/elle utilisera et privilégiez la Wisc 5 pour les enfants (ou éventuellement la Wisc 4, mais certainement pas la Wisc 3) et la Wais 4 pour les adultes.
- Demandez à avoir votre profil détaillé et pas uniquement le QI.
- Rappelez-vous qu’il ne s’agit que de chiffres qui répondent à une norme établie à un moment donné, sur une population donnée.
