Washington veut favoriser les constructeurs américains pour les voitures électriques, mais pas Tesla

Washington veut favoriser les constructeurs américains pour les voitures électriques, mais pas Tesla

Le Congrès américain travaille sur une nouvelle mesure visant à inciter les consommateurs à passer aux voitures électriques. Cette mesure consiste en une nouvelle subvention de 4 500 dollars, à condition que la voiture soit fabriquée par des ouvriers syndiqués. Cependant, cette proposition risque de désavantager les concurrents étrangers tels que Ford, General Motors, Chrysler et même Tesla, dont le PDG, Elon Musk, est connu pour son hostilité envers les syndicats.

Tesla mis à l’index

En août dernier, Joe Biden avait convoqué les dirigeants de Ford, General Motors, Chrysler et le président du syndicat automobile américain, les United Auto Workers (UAW), pour discuter des mesures incitatives à l’achat de voitures électriques. Elon Musk, quant à lui, n’a pas été invité à la réunion.

Lors d’une conférence de presse, Jen Psaki, porte-parole de la Maison Blanche, a été interrogée sur l’exclusion de Tesla. Elle a répondu : “Ce sont les trois principaux acteurs de l’UAW. Je vous laisse donc tirer votre propre conclusion.”

Il convient de noter que Tesla est engagée dans un long conflit avec l’UAW, qui a déposé une plainte en 2017, accusant l’entreprise de licencier des employés en raison de leurs affiliations syndicales. En mars dernier, l’agence américaine chargée du droit du travail (NLRB) a rendu une décision défavorable à l’égard du constructeur automobile.

Une mesure qualifiée de “discriminatoire” par 24 pays

Les constructeurs étrangers critiquent vivement cette proposition de subvention. Toyota la qualifie même de “discriminatoire”.

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Les ambassadeurs de 24 pays, dont la France, l’Allemagne, le Mexique, le Canada et le Japon, ont envoyé une lettre aux élus du Congrès américain pour exprimer leur mécontentement. Ils estiment que “ce type de pratique discrimine les constructeurs automobiles étrangers et nuit aux accords de commerce international”.

Le Mexique et le Canada précisent également que cette mesure ne respecte pas l’accord Etats-Unis-Mexique-Canada (USMCA), qui a remplacé l’Aléna en janvier 2020.

Les ambassadeurs soulignent que cette subvention “réduirait le choix des consommateurs sur le marché, à seulement deux véhicules éligibles au crédit total, sur plus de 50 véhicules actuellement disponibles”.

Dans un communiqué, l’UAW, puissant syndicat automobile américain, soutient cette proposition de loi. Le syndicat affirme que “pour que la transition vers les véhicules électriques fonctionne pour nos communautés, nous avons besoin de politiques qui favorisent la fabrication aux États-Unis et de bons emplois syndiqués”.

Tesla Model S

Cette nouvelle mesure soulève de nombreuses questions et critiques. Il est clair que l’intention est de favoriser les constructeurs américains et de créer des emplois syndiqués aux États-Unis, mais cela risque de créer des disparités entre les différents acteurs du marché des voitures électriques. L’avenir de cette proposition reste à voir et son impact sur l’industrie automobile est incertain.

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