Y a-t-il une vie après 200 000 km ?

Y a-t-il une vie après 200 000 km ?

La barre des 200 000 km représente un cap psychologique qui rebute de nombreux acheteurs. Dans l’inconscient collectif, une voiture qui dépasse ce kilométrage est en fin de vie, et son échappement n’est pas loin de pousser sa dernière volute de gaz (sauf s’il s’agit d’une berline diesel allemande haut de gamme). Alors, mythe ou réalité ? Faut-il réellement éviter comme la peste ces voitures dont le compteur a beaucoup tourné? Sont-ce des gouffres financiers à la fiabilité mise à mal par tant de kilomètres parcourus ? Ou bien au contraire peut-on réaliser de bonnes affaires, en continuant à rouler longtemps avec une voiture acquise en échange d’une somme modique ? Eléments de réponse…

Au risque de passer (à juste titre) pour des jésuites de première, impossible d’avoir une opinion tranchée. En gros, ça donne : “oui et non”, “ça dépend”, “faut voir”… Et là, vous n’êtes pas plus avancés. Alors détaillons point par point les éléments qui peuvent faire pencher la balance en faveur ou en défaveur de ce type d’auto.

Essence ou diesels : logés à la même enseigne ?

Ici aussi l’inconscient collectif à tendance à nous faire dire que les diesels sont plus costauds, et donc capables de parcourir plus de kilomètres sans fatigue que leurs homologues à essence. Rien n’est pourtant moins vrai aujourd’hui.

En effet, les ingénieurs motoristes, face à l’engouement du public pour le gazole, ont planché comme des dingues sur la technologie diesel, et ont sorti des moteurs que l’on peut qualifier d’ultra-pointus. Il n’est pas rare aujourd’hui de trouver des blocs diesels de 2.0 l de cylindrée, qui affichent 150, voire 175 ch. Impensable il y a 10 ans, lorsque les plus puissants TD se targuaient de 90 à 100 ch, et les atmosphériques de 70 ch à peine. A grand renforts de turbo à géométrie variable, d’injection directe, de common-rail haute pression, et de traitements de surface au micron, les diesels se veulent maintenant sportifs. En corollaire, leur fiabilité à énormément baissé. Bien fini le temps ou les gros diesels atmos pouvaient afficher les 500 000 km et plus au compteur ! Soumis à des contraintes énormes, leur durée de vie s’est considérablement rapprochée de celle des moteurs à essence, qui dans le même temps, gagnaient en fiabilité et en longévité.

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A 200 000 km, les deux types de mécaniques sont aujourd’hui renvoyées dos à dos…

L’importance de l’entretien

Et plus globalement du soin apporté à son auto. Il est drôle de voir comment deux voitures de même kilométrage peuvent montrer deux visages différents selon l’utilisation qui en a été faite. D’un côté le transport des gravas de la maison de campagne qu’on retape, avec l’oubli d’une révision sur deux, sans compter les enfants et le chien qui se sont occupés de l’habitacle… de l’autre une voiture de couple sans enfant, maniaque et pointilleux sur l’entretien. Nous vous laissons deviner pour laquelle des deux le cap des 200 000 km sera le plus périlleux…

De même, un carrosse qui passe sa vie dehors se transformera plus vite en citrouille que celui qui bénéficie d’un box douillet.

Il faut donc retenir que globalement, essence ou diesel, une voiture entretenue régulièrement passera sans gros soucis le cap des 200 000 km. Et ce quelle que soit sa marque : allemande ou française, italienne ou japonaise. Mais attention, certaines dépenses sont souvent à envisager.

Des frais plus ou moins obligatoires

Il est illusoire de penser qu’acquérir une auto de plus de 200 000 km n’entraînera pas, à plus moins long terme, certains frais. Si le bloc moteur et la carrosserie peuvent se montrer tout à fait en forme, il n’en est souvent pas de même pour les organes périphériques. 200 000 est un kilométrage charnière, au delà duquel certains remplacements s’imposent :

  • l’embrayage, s’il n’a pas déjà été fait,
  • les amortisseurs,
  • le catalyseur,
  • le turbo,
  • l’alternateur, etc…
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Autant de réparations qui, si vous devez les assumer, peuvent doubler le prix d’acquisition du véhicule. Restons tout de même optimistes. Beaucoup de voitures parcourent 400 000 km avec un turbo, un catalyseur ou un alternateur d’origine, mais notre propos est de vous mettre en garde : il ne faudra pas s’étonner d’avoir à procéder à ce type de réparations. Le bon plan consiste donc à dénicher l’auto sur laquelle ces “mises à niveau” ont déjà été faites. Vous êtes alors assuré de repartir pour un tour, aux frais de l’ancien propriétaire…

Les cas particuliers

  • Les voitures de grosse cylindrée : elles sont étudiées pour durer. Dans la majorité des cas, leurs organes périphériques sont surdimensionnés, et encaissent les kilomètres avec bonheur. De plus, un moteur de plus forte cylindrée tourne en général moins vite, et donc s’use moins qu’un bloc de faible cubage. Pour eux, les 200 000 km sont une formalité, encore faut-il que l’entretien ait été suivi.
  • Les voitures récentes mais au kilométrage élevé : Elles ont 3 ou 4 ans, mais déjà 200 000 bornes dans les jantes ? Un bon plan. Il y a en effet fort à parier que ces voitures ont essentiellement roulé sur autoroute, à vitesse stabilisée, ce qui représente un schéma de fonctionnement anti-usure idéal. Il vaut toujours mieux par exemple acquérir une auto de 4 ans et 200 000 km, qu’une autre de 10 ans et 100 000 km, qui n’aura effectué que de petits parcours.

Le bilan

Toutes les voitures affichant 200 000 km au compteur ne se valent pas. Mais si vous tombez sur une auto pas trop âgée, dont le carnet d’entretien prouve le suivi régulier, qui n’a jamais dormi dehors, et qui dispose qui plus est d’une cylindrée confortable (ce n’est pas une obligation pour autant…), vous pouvez y aller sans trop de retenue. Le prix d’achat, toujours intéressant, d’une voiture à fort kilométrage, vous permettra alors de faire face aux frais qui s’avèreront éventuellement indispensables pour doubler, voire tripler la mise kilométrique.

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