Yanis Rodier, la conduite sous cannabis sans permis à Creil

Yanis Rodier, la conduite sous cannabis sans permis à Creil

Yanis Rodier, âgé de 23 ans et résidant à Léglantiers chez son père, mène actuellement des démarches de réinsertion à Creil après avoir passé deux ans en prison. Cependant, le 1er août, Yanis a été arrêté alors qu’il conduisait une voiture sans permis, sans assurance et sans contrôle technique, mais surtout après avoir fumé un joint de cannabis la veille. Ces infractions le conduisent devant le tribunal de Senlis.

Un comportement répréhensible en récidive

Le jeudi 4 août, Yanis comparaît immédiatement devant le tribunal pour conduite sous l’influence de cannabis, ce qui constitue une récidive légale après sa condamnation en 2020. De plus, il lui est reproché d’avoir insulté une policière pendant sa garde à vue, la traitant notamment de “clocharde, sale pute, pouilleuse, vieille folle…”. Ces propos injurieux ont été proférés après que la policière lui ait refusé de fumer, ce qui l’a poussé à frapper violemment la porte avec ses mains et ses pieds nus.

« Je ne savais pas que je n’avais plus le permis »

Lors de l’arrestation de Yanis le mardi vers 17h, rue Henri Bergson à Creil, la police a remarqué une Peugeot 208 accélérant et s’engageant dans la rue Descartes sans utiliser le clignotant. Les agents ont constaté que le conducteur avait les cheveux longs et attachés. Bien qu’ils l’aient brièvement perdu de vue, ils l’ont retrouvé sur un parking et l’ont arrêté. Yanis ne possédait aucun document d’identification sur lui.

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Les policiers ont découvert que son permis avait été suspendu depuis février 2022 en raison du non-respect du code de la route. Yanis se défend en affirmant : “Je n’ai pas reçu le courrier, j’étais en détention”. À ce jour, il est toujours sous contrôle judiciaire dans le cadre d’une autre affaire.

Une prise de conscience en prison

Yanis évoque les derniers mois de sa vie : “Depuis ma sortie de détention, j’ai pris conscience des réalités de la vie. Je ne savais pas que je n’avais plus de permis. Cependant, je reconnais avoir conduit sous l’influence de stupéfiants. J’ai déjà fumé jusqu’à dix joints par jour et cela fait huit ans que je suis consommateur régulier. Maintenant, je me limite à deux joints par soir. Cela crée des tensions quotidiennes avec ma mère. J’ai passé deux ans à Fleury-Mérogis, et maintenant je veux simplement me réinsérer dans la société.”

Le tribunal rappelle à Yanis qu’il est accusé d’avoir pris le volant après avoir consommé des stupéfiants. Yanis se défend en expliquant : “Cette voiture me servait pour mes rendez-vous. Je rendais visite à ma mère à Creil. Mais vous avez raison, je n’aurais pas dû fumer avant de conduire. De plus, je croyais toujours avoir mon permis. Je veux simplement travailler et m’améliorer.”

Le mépris de l’autorité judiciaire

Le casier judiciaire de Yanis témoigne de condamnations pour des infractions liées aux stupéfiants, des violences et des outrages. Il est inscrit à la Mission locale de Creil pour suivre une formation. La présidente du tribunal lui demande : “Pourquoi ne pas utiliser les transports en commun au lieu de conduire sous l’influence de stupéfiants ?” Yanis répond : “Je vis loin de tout, à la campagne…”

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Pour le procureur, Yanis ne peut pas se défendre en prétendant ne pas savoir que le véhicule était en infraction : “C’est à lui d’en prendre conscience.” Elle estime que les propos injurieux prouvent sa culpabilité : “Il a admis s’être emporté contre la policière en lui lançant ‘casse-toi clocharde’. Cela suffit.”

Le procureur rappelle les dix condamnations de Yanis, dont sept en lien avec des infractions routières et des stupéfiants. Elle souligne également qu’il a commis de nouvelles infractions peu de temps après sa sortie de prison, ce qui démontre son mépris de l’autorité judiciaire. Le procureur requiert une peine de huit mois de prison ferme avec mandat de dépôt, une amende de 400€, une suspension de permis de conduire pendant dix mois avant de le repasser, la confiscation du véhicule et une amende contraventionnelle de 100€.

Une approche centrée sur le casier judiciaire

Maître Fabrice Ayikoue, l’avocat de la défense, souligne que le jugement porte sur le casier judiciaire de son client : “Il est surprenant d’entendre que la comparution immédiate est justifiée par le parcours pénal de M. Rodier. Une procédure de reconnaissance préalable de culpabilité aurait pu être envisagée. Cependant, je ne cherche pas à excuser les propos injurieux, que mon client reconnaît avoir tenus.”

Concernant la conduite sous l’influence de stupéfiants, l’avocat déclare : “Depuis sa sortie de prison, mon client s’engage activement dans un processus de réinsertion. Il est inscrit à la Mission locale et vit chez son père à Léglantiers. Malheureusement, il n’y a pas de transports en commun disponibles. Son père est âgé et Yanis se rendait chez sa mère pour récupérer son relevé d’identité bancaire afin de finaliser ses démarches administratives. Mon client ignorait que son permis avait été annulé et il a emprunté la voiture de la compagne de son cousin sans savoir qu’elle n’était pas assurée. Cela ne justifie en aucun cas son comportement. Il reste néanmoins coupable de consommation de stupéfiants.”

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Une peine de prison ferme sous surveillance électronique

La défense plaide en faveur d’une peine alternative à l’emprisonnement pour Yanis : “Il a besoin d’aide pour accéder aux soins et réussir sa réinsertion… Les prisons sont surpeuplées. Est-ce que mettre M. Rodier en détention est une solution ? Huit mois de prison, d’accord, mais sans mandat de dépôt.”

Yanis, de son côté, exprime sa volonté de ne pas retourner en prison : “La détention n’est pas une solution. Je ferai tout ce qu’on me demande.”

Finalement, Yanis Rodier est condamné à 7 mois de surveillance électronique. Il devra également payer une amende de 400€ pour l’assurance, 100€ pour le contrôle technique, et 250€ pour outrage. Son permis de conduire est annulé et il est interdit de le repasser pendant une période de deux mois.