Des photos choquantes ont été partagées sur les réseaux sociaux montrant des enfants roms entassés à l’arrière d’une camionnette, entourés de valises et de coussins. Ces images ont suscité une vague de commentaires haineux à l’encontre des Roms.
Le maire de Nice, Christian Estrosi, a réagi en publiant un long communiqué sur Facebook et Twitter dénonçant “une recrudescence des nuisances engendrées par une population nomade sur plusieurs sites à l’ouest de la ville”. La situation qui a particulièrement indigné le maire est celle d’une famille vivant à l’arrière d’une fourgonnette, composée de neuf personnes, dont sept enfants âgés de 9 mois à 12 ans.
“Une charge pour le système”
Le maire a exprimé sa frustration face aux plaintes quotidiennes des riverains concernant les situations qui persistent près de leur domicile : squat, camping sauvage, dépôts sauvages, insalubrité, etc. Il accuse les Roms d’être des délinquants qui deviennent une charge pour la France. Christian Estrosi rappelle que pour séjourner en France, même en tant que citoyen européen, il est nécessaire d’avoir des ressources financières suffisantes pour ne pas être une charge excessive pour le système de protection sociale.
Christian Estrosi demande l’intervention du préfet et du procureur de la République pour agir rapidement. Il souligne également que malgré la présence de détritus et d’une bouteille de gaz, aucune mesure n’a été prise pour protéger ces enfants.
Ces propos de Christian Estrosi ont déclenché une vague de réactions sur les réseaux sociaux. Certains accusent le maire de profiter de la situation pour sa campagne électorale, tandis que d’autres dénoncent ses propos haineux envers les Roms.
Serrage à droite en vue de 2020?
Certains élus municipaux critiquent la sortie de Christian Estrosi, la qualifiant de populiste et démagogique. Ils estiment que cette réaction est une tentative de séduire l’électorat à droite en prévision des élections municipales de 2020. Ils pointent également du doigt le manque de logements sociaux et de structures d’accueil, qui contribuent à la visibilité de la misère des Roms.
L’opposition souligne que la communauté Rom, déjà fragilisée par une récente rumeur sur des enlèvements d’enfants, a besoin de protection, et non d’un maire qui instrumentalise les réseaux sociaux en diffusant des photos de mineurs entassés dans une fourgonnette.
Quant à Viorel Costache, fondateur de l’association Prales et porte-parole des Roms du département, il est épuisé par cette nouvelle polémique et déclare que les Roms qui vivent dans des bidonvilles ou des squats ne reçoivent pas d’argent public et survivent comme ils le peuvent. Il regrette le manque de dialogue avec Christian Estrosi malgré ses nombreuses tentatives de communication.
“Ce sont aussi des nuisances pour les riverains”
Christian Estrosi a clarifié ses propos dans un entretien. Il explique que son combat vise à faire face à une situation difficile qui n’est pas assez prise en compte par l’État et les textes européens. Il évoque le cas d’un véhicule stationné illégalement avec sept enfants entassés, sans hygiène, à côté d’une bonbonne de gaz. Malgré le danger et l’abandon de ces enfants, aucune action judiciaire n’a été entreprise.
Le maire admet que les réseaux sociaux peuvent être source de commentaires odieux, mais il souligne également leur importance pour rendre publiques des situations intolérables lorsque l’autorité judiciaire ne réagit pas.
Christian Estrosi fait part d’une recrudescence de squats à Nice, principalement à l’ouest de la ville. Il insiste sur le fait que les conditions de vie des Roms sont inacceptables et génèrent des nuisances pour les riverains. Il mentionne également des violations de domicile, de la mendicité agressive et de l’exploitation d’enfants.
Le maire demande au Parlement de renforcer les pouvoirs des maires et de respecter les textes en renvoyant les personnes qui ne possèdent pas les ressources financières nécessaires à la frontière. Il met en avant le devoir humanitaire de prendre soin des enfants et demande une réunion d’urgence avec le préfet et le procureur de la République.
Face aux critiques de l’opposition, Christian Estrosi affirme être un maire engagé depuis dix ans, fidèle à ses convictions et déterminé à défendre les intérêts des Niçois.