Il y a quelques mois, j’ai ressenti une gêne dans mes seins. J’ai pensé à une grossesse, mais le test était négatif. La lourdeur dans mon sein gauche s’est accentuée et une plaque rouge est apparue. J’ai senti une masse anormale, une boule dure. Après des examens, j’ai appris que j’avais un cancer du sein invasif de stade 3. J’étais terrifiée d’annoncer cela à mes enfants, mais j’ai décidé de ne pas leur cacher la vérité.
Ne pas cacher la maladie
Je sais à quel point il est difficile de grandir avec un parent malade qui ne partage pas tout. Je voulais éviter cela pour mes enfants. Je leur ai expliqué avec le soutien de mon conjoint, étape par étape, ce qui allait se passer pour moi. Je voulais les rassurer et leur montrer que nous avions un plan.
Parler de la maladie sans effrayer les enfants
Lorsque je leur ai annoncé la maladie, ils m’ont regardé avec des yeux pleins d’étoiles, s’attendant à une surprise agréable. Malheureusement, ce n’était pas le cas. J’ai expliqué calmement que j’avais une boule dans le sein, que c’était une tumeur et que j’avais un cancer. Ils ont touché la tumeur pour la comprendre. Je n’ai pas utilisé le mot “grave”, j’ai préféré dire que j’étais très malade. J’ai expliqué que je perdrais mes cheveux et mes sourcils. Mon fils a ri en me disant de mettre un chapeau pour le chercher à l’école. J’ai dit à ma fille que le médecin enlèverait mon sein mais que j’en aurais un nouveau. Elle a pleuré, et j’ai compris que c’était normal.
Répondre aux questions et apporter de la légèreté
Mes enfants avaient peur et posaient des questions. Julie voulait savoir si j’allais mourir. Je ne pouvais pas lui faire de fausses promesses, mais je lui ai dit que je ferais tout mon possible pour guérir et vivre. Je ne voulais pas que le cancer devienne un sujet tabou, alors je leur ai dit que nous achèterions des perruques rigolotes et qu’ils pourraient dessiner des yeux à l’arrière de mon crâne. Je voulais qu’ils comprennent qu’on pouvait aussi en parler avec légèreté.
Expliquer la réalité de la maladie
Les résultats ont été difficiles à entendre. J’ai appris que j’avais des métastases et que mon cancer était de stade 4. Je ne voulais pas dire le mot “incurable” à mes enfants, mais je leur ai expliqué que le cancer ne partirait pas complètement, qu’il serait une maladie chronique avec des périodes stables et des rechutes. J’ai dit que nous essaierions de le traiter au fur et à mesure et que nous gagnerions pour l’instant.
L’attitude des enfants face à la maladie
Certains proches ont dit que parler de cancer aux enfants était une erreur, mais nous ne le regrettons pas. Mes enfants en parlent souvent, ils touchent ma tumeur et constatent qu’elle diminue petit à petit. Je leur ai montré un dessin animé expliquant comment le cancer se forme dans notre corps et nous parlons de la chimiothérapie avec légèreté. Leur attitude est plus facile à gérer que celle de certains adultes gênés et mal à l’aise.
Apprécier chaque instant
La parentalité est encore plus intense depuis que j’ai appris ma maladie. Je suis fatiguée, mais je m’excuse auprès de mes enfants en leur expliquant pourquoi. J’apprécie chaque rire et je leur achète des petits cadeaux pour leur apporter un peu plus de bonheur. Certains jours, je suis triste en pensant au futur, mais je regarde la vie avec légèreté.
La vie continue et je vais en profiter autant que possible. Je vais aimer, rire, danser et pleurer. Ce sera une belle période, peu importe sa durée.