Le Choléra

Le Choléra

Le choléra est une maladie qui a connu plusieurs pandémies à travers l’histoire, touchant tous les continents grâce aux moyens de transport modernes. Actuellement, nous vivons la septième pandémie qui a commencé en Indonésie en 1961 et s’est propagée à travers l’Asie, le Moyen-Orient, l’Europe, l’Afrique et l’Amérique Latine. Des pays comme Madagascar et l’Afrique du Sud ont été touchés récemment. Les épidémies de choléra sont souvent favorisées par les conflits et les mouvements de population, ce qui souligne la menace actuelle que représente cette maladie pour la santé publique.

Entre 2000 et 2016, l’OMS a enregistré en moyenne 200 691 cas et 3 858 décès chaque année. Toutefois, ces chiffres sont en dessous de la réalité, car la sous-notification des cas et les systèmes de surveillance insuffisants ne permettent pas une collecte précise des données. Par exemple, au Bangladesh, le nombre estimé de cas de choléra chaque année varie entre 100 000 et 600 000, mais aucun cas n’est officiellement notifié.

Certains pays enregistrent encore des taux de létalité élevés, atteignant jusqu’à 6% en Afrique. Jusqu’en 1992, Vibrio cholerae O1 était le seul agent connu du choléra. Mais cette année-là, une nouvelle souche appelée O139 est apparue en Inde et au Bangladesh, suscitant des craintes de nouvelle pandémie. Finalement, cette souche ne s’est propagée qu’en Asie et son incidence a diminué au fil des ans. Les souches de Vibrio cholerae O1 ont été divisées en deux biotypes, le biotype classique et le biotype El Tor qui est responsable de la pandémie actuelle. Récemment, des variants hybrides de ces deux biotypes ont émergé au Bangladesh et se sont propagés dans le monde, se révélant plus virulents et entraînant un taux de létalité plus élevé. Il est donc essentiel de surveiller attentivement les souches en circulation.

Transmission

Le vibrion cholérique est une bactérie mobile qui se trouve principalement chez l’homme et, dans certains cas, dans l’environnement. La maladie se transmet par l’ingestion d’eau ou d’aliments contaminés. Les vibrions sécrètent une toxine qui provoque une déshydratation importante, pouvant atteindre 15 litres par jour. Les selles diarrhéiques propagent les bactéries dans l’environnement, favorisant la transmission oro-fécale. De plus, la période d’incubation et le portage asymptomatique facilitent la propagation du vibrio sur de longues distances.

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Les principaux facteurs favorisant la transmission sont le niveau socio-économique et les conditions de vie des populations. Les zones surpeuplées avec une mauvaise hygiène sont propices à l’apparition et à la propagation de l’épidémie de choléra.

Symptômes et traitement

Moins de 25% des personnes infectées développent des symptômes, et seulement 10 à 20% d’entre elles souffrent d’une forme sévère de la maladie. L’incubation varie de quelques heures à quelques jours et est suivie de diarrhées violentes et de vomissements, sans fièvre. Dans les cas les plus graves, le choléra est une des maladies infectieuses les plus mortelles, entraînant le décès en 1 à 3 jours par collapsus cardiovasculaire. Les enfants, les personnes âgées et les individus fragilisés ont un risque de mortalité plus élevé.

Le traitement consiste principalement à compenser les pertes de liquides et d’électrolytes. La réhydratation peut être réalisée par voie orale ou intraveineuse, en fonction de la gravité de la déshydratation. L’amélioration est généralement rapide, avec une guérison complète en quelques jours.

L’utilisation des antibiotiques est recommandée dans les cas graves, mais il est important de tester la sensibilité aux antibiotiques des souches isolées en raison de l’émergence de souches résistantes. L’amélioration de l’accès à l’eau potable et les mesures d’hygiène générale sont également essentielles dans la lutte contre le choléra. Cependant, il est prévu que l’amélioration de l’hygiène prendra plusieurs décennies dans les pays touchés par le choléra.

Vaccination

Deux types de vaccins oraux sont actuellement préqualifiés par l’OMS pour la prévention du choléra. Le premier est un vaccin monovalent O1, utilisé principalement pour les campagnes de vaccination ciblées. Le deuxième est un vaccin bivalent O1 et O139, plus efficace chez les enfants de moins de 5 ans.

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D’autres vaccins ont été abandonnés en raison de leur efficacité limitée ou de leurs effets secondaires. L’OMS considère l’utilisation des vaccins anticholériques oraux comme un outil potentiel dans la lutte contre le choléra, mais il est important de souligner qu’aucun vaccin ne confère une protection à long terme. La recherche sur la vaccination anticholérique reste donc essentielle.

En conclusion, le choléra reste un fléau mondial qui nécessite une vigilance constante. La prévention du choléra passe par l’amélioration de l’hygiène et de l’accès à l’eau potable, ainsi que par la vaccination dans les populations à risque. La lutte contre le choléra demande une coordination internationale pour faire face à cette menace pour la santé publique.

Septembre 2018