Les ressources pour l’électrification des transports : suffisantes ou limitées?

Les ressources pour l’électrification des transports : suffisantes ou limitées?

Les ressources nécessaires à la production de batteries pour les véhicules électriques, comme le lithium, le cuivre, le nickel, le graphite et le cobalt, ne sont pas illimitées. Cependant, elles sont présentes en quantités tellement importantes qu’il y a peu de risques de les épuiser.

Des réserves abondantes mais une demande croissante

Si la production de lithium reste au niveau de 2020, il y aurait suffisamment de ressources pour les 1345 prochaines années, d’après les données du Centre d’information national sur les minéraux aux États-Unis. Quant au graphite, les réserves connues permettraient de répondre à la demande pendant 1159 ans.

Cependant, avec l’électrification croissante des transports, la demande va augmenter. Selon la Banque mondiale, de 4 à 10 millions de tonnes de lithium seront produites d’ici 2050 pour les technologies énergétiques. Cela ne représente toutefois qu’environ 9% des réserves mondiales de lithium connues à ce jour. De plus, l’exploration minière pourrait permettre de découvrir de nouveaux gisements.

Défis et opportunités

Malgré cette abondance de ressources, il reste des défis à relever. Les sources d’approvisionnement en minéraux nécessaires sont actuellement peu diversifiées. Les trois plus grands producteurs contrôlent près des trois quarts de la production de lithium et de cobalt, selon l’Agence internationale de l’énergie.

De nombreux pays, dont le Canada, cherchent donc à développer leur production de minéraux critiques et stratégiques. Cependant, la mise en service de nouvelles mines prend beaucoup de temps, en moyenne plus de 16 ans entre la découverte d’un gisement et la première production.

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Les défis environnementaux

Outre ces défis de production et d’approvisionnement, l’exploitation minière présente également des enjeux environnementaux. Elle nécessite une grande quantité d’eau, entraîne la déforestation et génère une quantité considérable de déchets. Par exemple, pour chaque tonne de nickel ou de cuivre produite, près de 700 tonnes de déchets miniers sont générées, selon l’Agence internationale de l’énergie.

Dans ce contexte, il est essentiel de gérer de manière responsable les enjeux environnementaux et sociaux liés à l’exploitation minière. La Banque mondiale et l’Agence internationale de l’énergie recommandent fortement le développement du recyclage et de la réutilisation des minéraux. Le recyclage fait d’ailleurs partie des étapes de la filière des batteries que le Québec souhaite développer.

En conclusion, bien que les ressources nécessaires à l’électrification des transports soient abondantes, il reste des défis à relever en termes de production, d’approvisionnement et de gestion environnementale. L’exploitation minière responsable et le développement du recyclage sont des pistes à explorer pour garantir un approvisionnement durable en minéraux pour l’industrie des batteries électriques.