L’UFC-Que Choisir met en lumière les pratiques trompeuses des assureurs

L’UFC-Que Choisir met en lumière les pratiques trompeuses des assureurs

En avril 2020, l’UFC-Que Choisir a appelé le gouvernement à exiger des assureurs auto/moto de reverser les excédents réalisés pendant le confinement du printemps sous forme de réductions de primes de 50 euros pour les voitures et de 29 euros pour les motos. Notre estimation initiale de 2,2 milliards d’euros d’économies annuelles pour le secteur a été confirmée par les faits, car avant même le deuxième confinement, les accidents de la route ont déjà diminué de 14 % sur l’ensemble de l’année.

Le prétexte d’une prétendue hausse spectaculaire des accidents après le déconfinement, utilisé par les assureurs pour refuser toute rétrocession, est aujourd’hui clairement contredit par la réalité. La hausse continue des tarifs, annoncée à hauteur de 2 % en moyenne pour 2021, est donc aussi incompréhensible qu’inacceptable. De plus, elle va à l’encontre de l’engagement pris par la présidente de la Fédération française de l’assurance de réduire les primes en cas de baisse du nombre d’accidents.

Réduction des primes : des avantages accordés en catimini

L’analyse de l’UFC-Que Choisir est claire et est partagée par Bercy : en cas de diminution du risque pendant la durée du contrat, l’assuré a droit à une réduction de sa prime. Dans le cas contraire, il a le droit de résilier son contrat. Et dans ce domaine, la persistance paie ! Alors que 600 000 consommateurs ont utilisé notre lettre type pour demander une diminution de leur prime en raison du confinement, certains assureurs qui refusent de rendre publique cette manne, comme Allianz ou Crédit Mutuel Assurances, accordent discrètement des réductions individuelles.

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Stop au “malus de fidélité”

Pour éviter de restituer les sommes perçues en trop, les assureurs ont affirmé que l’équilibre du secteur était menacé par la baisse des marchés financiers. Leur rebond substantiel au cours de l’année a écarté ce risque, d’autant plus que ces opérations boursières pèsent deux fois moins que les dépenses considérables engagées pour attirer de nouveaux clients (notamment les promotions et la publicité).

À cet égard, notre analyse des promotions depuis le déconfinement révèle que cette pratique n’a pas cessé, bien au contraire. L’étude met surtout en évidence le pot aux roses : les assureurs sont tout à fait en mesure de proposer des réductions. Ils ne les offrent simplement pas à leurs clients fidèles. Elles sont réservées aux prospects.

Sur les douze principaux assureurs auto/moto, la fidélité est donc rarement récompensée. En effet, sept compagnies n’ont officiellement accordé aucun remboursement à leurs clients, mais déploient de grands moyens pour séduire les prospects, en particulier ceux qui transfèrent plusieurs contrats en même temps. À cet égard, Axa et la MAAF se distinguent tristement en offrant des réductions allant jusqu’à quatre mois de cotisation ou 200 euros. La cruelle réalité, c’est que ces tarifs préférentiels sont financés par les assurés fidèles.

Pire encore, ce “malus de fidélité” porte atteinte au principe de mutualisation de l’assurance. Pour les assureurs, la prime n’est plus seulement fixée en fonction de l’anticipation d’un sinistre à indemniser. Elle peut également varier en fonction de la crainte de voir le client choisir un autre assureur. Quel détournement ! Sachant que les ménages les plus vulnérables ont tendance à moins rechercher la concurrence, on comprend mieux qui sont les victimes de ces pratiques.

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Au vu des importantes économies réalisées pendant les confinements, l’UFC-Que Choisir, déterminée à restituer les sommes perçues en trop aux assurés, :

  • Exige des assureurs et de leur fédération qu’ils respectent leurs engagements en modérant strictement les tarifs des cotisations pour 2021 ;
  • Invite les pouvoirs publics à agir si aucune action n’est entreprise par les assureurs, notamment pour mettre fin au système pervers du “malus de fidélité” ;
  • En attendant, rappelle aux consommateurs qu’une lettre type est à leur disposition pour demander une réduction de leur prime, et les encourage plus largement à opter pour des assureurs plus vertueux grâce à la concurrence.

Crédit photo : UFC-Que Choisir