Pourquoi les tarifs et prix de l’électricité vont-augmenter

Pourquoi les tarifs et prix de l’électricité vont-augmenter

Bruxelles a pénalisé EDF en créant des concurrents artificiels, force actuellement l’électricien Français à vendre au privé ses centrales hydroélectriques largement amorties et même veut scinder EDF pour que la « concurrence » puisse exister : paradoxal ! Ce système dogmatique n’a fait qu’augmenter les prix de l’électricité.Le nouveau patron d’EDF a dans le passé privatisé Aéroports de Paris et Areva…

Le kWh le moins cher d’Europe ?

Le kWh électrique en France était d’après EDF, le moins élevé d’Europe. Le comparatif n’était toutefois réalisé que sur tous les pays limités à la zone euro qui était (relativement) stable depuis plusieurs années, l’ensemble des taxes additionnelles correspondant au tiers de la facture. Les hausses successives de + 31% depuis 2022 tendent à réduire le décalage.

Des conflits lucratifs

Le conflit savamment orchestré par des pays qui ont d’énormes intérêts financiers fonctionne parfaitement. Des fortunes s’amassent et pas dans les pays que l’on croit. L’électricité est devenue une valeur spéculative en raison d’un mécanisme qui pénalisent les consommateurs.

Selon l’agence Reuters, en France, le gouvernement avait prévu et organisé des coupures « séquencées » d’électricité par phase de 2 heures sur le territoire Français si la demande en électricité devenait trop forte (lors des pics de consommation). La consommation dépendant des températures qui heureusement n’ont pas été basses pour l’hiver 2022/2023). Une décision occultée par les médias pour éviter d’affoler l’opinion publique.

Hausses pour 2025

La fin du coûteux bouclier tarifaire qui a coûté jusqu’alors 28 milliards d’euros va surprendre les consommateurs qui ont suivi le mouvement en s’équipant massivement avec des appareils électriques demandant de la puissance (pompes à chaleur, voitures électriques).

L’État est actionnaire à 100% d’EDF l’électricien français. Le ministre de l’Économie et des Finances, Bruno Le Maire, a déclaré le 14 novembre 2023 lors d’une conférence de presse conjointe avec Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition énergétique, Roland Lescure, ministre de l’Industrie, Luc Rémont, président-directeur général d’EDF « Il était impensable de laisser le marché français sans régulation ! Sinon, cela nous aurait exposés à une volatilité beaucoup trop forte ». L’État a décidé de « garantir un prix autour de 70 euros le mégawattheure ». Précisons que le mégawattheure est à 42 euros en 2023, disposition qui entraînera de facto une augmentation de 70% qui serait en partie répercutée sur la facture des Français.Il a indiqué en novembre 2023 les grandes lignes de l’accord trouvé avec EDF. Le but était de remplacer le dispositif ARENH (Accès régulé à l’électricité nucléaire historique), qui est le résultat d’un accord qui avait été conclu avec la Commission européenne et qui prendra fin le 31 décembre 2025.

​Pourquoi la libéralisation des prix coûte que coûte est un échec ?

Hausses de 31% de 2022 à 2023

La fée électricité s’est transformée en sorcière inflationniste en raison notamment d’une intense spéculation sur tout ce qui est profitable.

Hausse de 52% de 2007 à 2021

23 millions de clients EDF (ou entreprises locales de distribution) sont encore abonnés aux Tarifs bleus.

Les prix de l’électricité ont constamment baissé jusqu’en 2007 puis augmenté après. En 2007, pour un compteur 6 kVa tarif bleu le kWh TTC EDF était à 10.7365 centimes soit une hausse de 45 %, l’abonnement a augmenté de 112%. Sur cette période l’électricité a augmenté de 40 % sur le prix hors taxes, mais le poids des frais qui s’y rajoutent l’ont fait grimpé de 52 %. Depuis 2007, la hausse du prix de l’électricité EDF est continue, mais à part le solaire tous les prix des énergies ont augmenté.

Comprendre la hausse du kWh

Selon les chiffres du Commissariat général au développement durable, le prix moyen de l’électricité pour le tarif réglementé de l’électricité pour les ménages français a augmenté de :

    • 3,8 % en 2019
    • 2.4 % en février 2020
    • 1.5 % en août 2020
    • 1.6 % en février 2021.
    • 4 % au 1er février 2022, (hausse plafonnée dans le cadre du « bouclier tarifaire » mis en place par le gouvernement).
    • 15 % au 1er février 2023
    • 10 % au 1er août 2023 (soit un surplus de 160 euros par an pour un ménage moyen qui se chauffe à l’électricité).

Ces augmentations sont supérieures à l’inflation générale, mais ne tiennent pas compte des hausses de l’abonnement. L’évolution dépend de la puissance et de l’option tarifaire souscrites. Le prix de l’électricité en France resterait 14 % inférieur à la moyenne de l’Union européenne (en se limitant uniquement à la zone euro).

Un écart qui va se réduire

Cet écart était de 28 % en 2008, il va se réduire progressivement. La France se classe désormais au 16e rang des pays dans lesquels l’électricité est la moins chère.

  • La nouvelle organisation du marché de l’électricité selon les projections de la Commission de régulation de l’énergie (CRE) doit entraîner une hausse de tous les tarifs électricité jusqu’en 2025.
  • Elle atteindrait en théorie 11,4 % pour les particuliers, la première année et par la suite 3,5 % par an.
  • EDF réclame plus de moyens pour financer ses investissements.
  • EDF tente régulièrement d’obtenir du gouvernement une revalorisation de ses tarifs de vente d’électricité, qu’il juge trop « faibles ».

La situation financière d’EDF

Lorsque l’on voit les chiffres, on peut se poser la question de bon sens s’il n’est pas plus utile pour les comptes de la nation de favoriser EDF en restant fidèle aux tarifs réglementés. Les concurrents dans leur majorité sont des opportunistes dont certains ne payent même pas d’impôt en France.

  • EDF s’est endetté pour ses investissements au Royaume-Uni.
  • Malheureusement le réacteur nucléaire EPR de Flamanville est un fiasco.
  • Le chiffre d’affaires en 2016 était de 73 milliards d’euros.
  • L’endettement d’EDF est passé de 34 milliards d’euros en 2016 à 41,1 milliards d’euros entre la fin de l’année 2018 et la fin de l’année 2019. (Source Les échos 2016).
  • EDF a contracté plus de 74 milliards de dettes si on ajoute les emprunts obligataires (la dette hybride).
  • Son PDG Jean-Bernard Lévy déclarait sur le plateau de BFM le 15 février 2019 « je suis inquiet pour la dette d’EDF ».
  • En 2020, le lobbying nucléaire souhaitait construire 6 réacteurs nucléaires supplémentaires. Comment ? en créant de nouveaux besoins,
  • En 2021, les pouvoirs publics voulaient réhabiliter l’énergie électrique en donnant des primes pour les pompes à chaleur tout en communiquant sur l’interdiction du gaz.
  • En 2022, un décret autorisait le gaz à condition qu’il ne dépasse pas le seuil de 300 grammes de CO2 par kWh même dans les constructions neuves RE 2020 qui théoriquement n’auront plus besoin d’un chauffage, mais d’un appoint occasionnel.

Comment sauver EDF…

…ainsi que nos portefeuilles, car les consommateurs ne bénéficient pas de l’appareil industriel nucléaire Français.

Tarif réglementé et prix de marché

Le tarif règlement d’EDF est fortement impacté par les prix de marché.

  • Le calcul du prix du tarif réglementé est effectué à partir du prix de revient de l’électricité d’origine nucléaire et des parts d’achat sur les marchés libres.
  • La baisse récente des prix des marchés a affecté la rentabilité des nombreux concurrents d’EDF.
  • La CRE (Commission de Régulation de l’Energie) en a déduit qu’il fallait augmenter les tarifs réglementés d’EDF de 5.9 % pour que la concurrence puisse s’exercer.
  • En clair faire payer les consommateurs plus cher afin que les concurrents d’EDF puissent faire baisser les prix !
  • Ces concurrents surtout financiers qui en majorité n’ont rien investi dans les moyens de production d’électricité doivent réagir pour assurer leur compétitivité,
  • S’ils n’en sont pas capables, ils n’ont qu’à arrêter.
  • Certaines multinationales qui sont des fonds de pension américains ne payent même pas d’impôt en France !

Il est anormal que les prix réglementés d’EDF servent à autre chose qu’à garantir les prix les plus bas aux consommateurs. La CRE demandait une hausse de 5.9% du tarif réglementé. La CLCV (Association Consommation Logement et Cadre de Vie) estimait que la hausse depuis 2018 aurait du être limitée à 3% maximum et demandait une baisse de la TVA sur les factures en compensation.

Hausse de l’électricité de 100 %

La hausse cumulée de la facture d’électricité devrait grimper de 100 % d’ici à 2025 afin de s’aligner sur les tarifications des autres pays européens.

  • Le financement des énergies renouvelables va impacter année après année la facture d’électricité des Français.
  • Selon la CRE, la contribution au service public de l’électricité est ainsi passée de 9 euros le MWh en 2012 à 19-20 euros en 2016.
  • Le tarif normal appliqué en 2018 pour la contribution au service public de l’électricité (CSPE) était de 22,5 € par mégawattheures.
  • Les réseaux électriques dans la basse tension nécessitent de lourds investissements. Selon la CRE, le tarif d’utilisation des réseaux publics d’électricité (Turpe) devrait augmenter de 4 % par an, inflation comprise.
  • La facture des usagers pourrait encore augmenter de façon démesurée, car par idéologie, sous couvert des dogmes de la concurrence et dans le seul intérêt des différents fournisseurs, des hausses régulières vont faire flamber les prix.

2 raisons qui s’additionnent à 2 autres

  • la loi NOME
  • les compteurs Linky d’Enedis qui permettent aux fournisseurs d’énergie de gérer en temps réel la consommation des usagers (coût entre 4 et 9 milliards d’euros).

Tarifs Réglementés Vente d’électricité

Les Tarifs Réglementés de Vente d’électricité (TRV) sont établis suivant le Code de l’énergie. La Commission de Régulation de l’Énergie (CRE) chargée des intérêts des usagers propose un tarif qui est validé par le gouvernement.

Raisons des hausses des tarifs EDF

Hausse de l’électricité : Les taxes font augmenter les tarifs EDF​

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