Il y a d’abord eu Sex and The City pour briser le tabou de la fellation. Puis, bien des films et séries y ont contribué, comme la série Netflix Sex Education. Il est bien loin le temps du choc devant le film Gorge profonde, véritable hymne de cette pratique sexuelle orale.
Pourtant, elle a encore parfois une connotation négative, ou est empreinte de cette idée reçue selon laquelle la fellation est réservée aux nouveaux couples ou aux partenaires libérés. Qui plus est, la “pipe” est largement sous-exploitée, avec, par manque de savoir ou de curiosité, une diversité limitée des positions et techniques pour en profiter.
Définition du mot fellation
La fellation, pratique bucco-génitale ou orale, consiste à stimuler le pénis de son partenaire avec la bouche, la langue et les lèvres. En tout cas, pas avec les dents, sauf avis contraire du partenaire.
L’Enquête sur la sexualité en France : pratiques, genre et santé, de Nathalie Bajos et Michel Bozon (éditions La Découverte) a permis de se rendre compte que la “turlutte” s’est installée dans la sexualité des Français au cours du siècle dernier. Dans les années 50 et 60, une femme sur deux disait pratiquer la fellation. Aujourd’hui, 88,5% des femmes âgées de 35 à 39 ans affirment en avoir fait l’expérience au moins une fois dans leur vie et 70% des 25-34 ans avouent pratiquer régulièrement la caresse buccale.
Outre la proportion, c’est la manière de la pratiquer qui évolue aussi. Longtemps considéré comme un préliminaire sexuel, le sexe oral est désormais une pratique à part entière qui amène l’homme à l’orgasme (où la fameuse question, avaler le sperme ou pas, se pose), ou peut venir entrecouper un coït.
Comment faire une fellation ?
On ne s’invente pas superhéros ou superhéroine du sexe oral. Il y a des techniques de fellation et des subtilités. Est-ce que vous connaissiez sur le bout des doigts les positions sexuelles préférées des Français, à savoir le missionnaire, l’Andromaque et la levrette la première fois que vous avez fait l’amour ? Rien n’est moins sûr, et pourtant, ce sont des basiques !
Avec la fellation, c’est pareil. Cette pratique inonde tellement les fantasmes et les plateformes de porno qu’on a l’impression de tout savoir sur cette pratique. Faire des va-et-vient avec le sexe en bouche ne suffit pas.
Pour réussir une fellation, il faut d’abord être à l’aise avec son partenaire, mais aussi physiquement, dans la position choisie. Vous n’aimez pas être tapie au fond du lit sous une couette qui vous donne des sueurs ? Lui debout, vous à genoux, lui à genoux, vous allongez, placé dans la position du 69, sans qu’il ne s’attelle forcément à votre clitoris à ce moment-là : un champ des possibles s’offre à vous.
Faire une bonne fellation demande de la variété. Il est ainsi possible de jouer simplement avec le gland, mais aussi avec les testicules. On prend le temps de lécher, de pincer avant même de mettre le pénis en bouche. Il est aussi recommandé de varier les rythmes, ainsi que la proportion du sexe mis en bouche. Peut-être même se laissera-t-on tenter par une fellation profonde de temps à autre. Pour les moins à l’aise, sachez qu’il existe désormais des cours de fellation ! Comme quoi, il n’est pas si facile de maîtriser cet art…
Quelle hygiène pour les pratiques sexuelles bucco-génitales ?
Puisque les femmes sont hyper bien faites, elles ont un canal pour uriner (l’urètre), un vagin et un organe dédié uniquement au plaisir, le clitoris. En revanche, le pénis, endroit des plaisirs sexuels de l’homme, est aussi le lieu d’excrétion.
Si certaines personnes s’en fichent, cela peut en dégoûter d’autres. Qui plus est, passé quelques heures après une bonne douche, les sécrétions naturelles comme la sueur amèneront leur lot d’odeurs. Tout cela est naturel, mais n’oubliez pas que la sexualité est une question de plaisir uniquement, et que le dégoût n’y a pas sa place. Vous pouvez exiger de votre partenaire qu’il lave l’ensemble de son organe génital.
Si l’acte sexuel va jusqu’à l’éjaculation, mieux vaut vous poser la question avant de vous faire prendre par surprise : voulez-vous avaler ? Les spermes ont des goûts divers en fonction de l’hygiène de vie de la personne notamment : l’alimentation, la consommation d’alcool ou de tabac influent, ainsi que diverses maladies. Chaque personne a le droit de ne pas aimer avaler, et a le droit de ne pas aimer le goût !
Quels risques avec une fellation non protégée ?
Toutes les pratiques orales comportent un risque de transmission de maladies sexuellement transmissibles. Cela inclut donc le cunnilingus, où pour se protéger on se munira d’une digue dentaire, et la fellation. Un seul moyen pour se protéger : le préservatif.
Quand sont évoqués les risques d’IST, on pense forcément au VIH. Pour rappel, il est aussi possible de transmettre l’hépatite B, la syphilis (les cas de syphilis ont explosé de 70% depuis 2007 en Europe), la chlamydia, la gonorrhée, ou dans un autre registre, le papillomavirus humain, à l’origine en majorité du cancer du col de l’utérus.
Les risques de transmission sont augmentés en cas d’éjaculation dans la bouche de celui qui pratique la fellation, en cas de problèmes bucaux telles que des plaies ouvertes comme après une extraction dentaire, ou de lésions dans la bouche ou la gorge dues à la syphilis ou l’herpès.
Le risque est cependant quasi nul pour celui qui reçoit la fellation, les infections sexuellement transmissibles ne se communiquant pas par la salive. On sort ainsi couverts, quel que soit le planning des coquineries !